Le FOPO, acronyme de Fear of People’s Opinions qui se traduit par la peur du jugement d’autrui, a été introduit par Michael Gervais, psychologue spécialisé en haute performance, dans son ouvrage intitulé The First Rule of Mastery: Stop Worrying About What People Think of You. Il y décrit ce phénomène comme le principal obstacle à l’expression de notre plein potentiel.
Cette appréhension est constamment présente dans notre vie quotidienne et entraîne des répercussions importantes. La crainte de la critique nous pousse à une extrême prudence, nous amenant à nous auto-limiter. Face aux épreuves, nous adoptons parfois une posture défensive, à l’image d’un porc-épic, pour protéger notre égo ou bien nous renonçons à nos principes. Michael Gervais présente plusieurs symptômes indicatifs du FOPO :
-Nous compromettons notre authenticité pour obtenir l’approbation des autres;
-Nous rions même si nous ne trouvons pas ça drôle;
-Nous gardons le silence face à des commentaires offensants;
-Nous privilégions la quête de pouvoir plutôt que la poursuite d’objectifs importants;
-Nous cherchons à plaire au lieu de provoquer la réflexion;
-Nous poursuivons les rêves des autres plutôt que les nôtres;
-Notre estime de soi fluctue en fonction de l’approbation ou la désapprobation des autres;
-Nous tentons constamment de répondre aux attentes d’autrui au lieu de rester fidèles à notre identité.
La dichotomie de contrôle
Devant ces défis, la solution pourrait se trouver dans notre capacité à établir une distinction nette entre ce qui est sous notre contrôle et ce qui ne l’est pas, ce que l’on nomme la dichotomie de contrôle. L’objectif est de focaliser notre attention et nos efforts sur les aspects de notre vie sur lesquels nous exerçons une influence, tout en acceptant avec sérénité les éléments hors de notre portée.
Adopter la dichotomie de contrôle offre une voie de libération face au FOPO. En prenant conscience que l’opinion des autres échappe à notre contrôle, nous pouvons rediriger notre énergie vers des domaines où nous pouvons faire une différence : nos choix, nos actions, nos efforts et nos valeurs. Cela nécessite d’accepter les critiques et les jugements comme de simples données externes, sans les laisser définir notre valeur personnelle.
En agissant selon nos propres principes et ce qui compte réellement pour nous, indépendamment des perceptions externes, nous nous ouvrons à une vie plus accomplie, restant fidèles à nous-mêmes et à nos convictions les plus profondes.
C’est donc une invitation à prendre le contrôle de notre propre estime de soi, plutôt que de la laisser être dictée par le FOPO!
Source:
Michael Gervais. The First Rule of Mastery: Stop Worrying about What People Think of You. Harvard Business Review Press. 2024
Crédit image: Karine St-Onge