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La méthode sandwich : une recette à savourer ou à réinventer ?
La fin d’année arrive à grand pas, et le moment tant attendu – ou redouté – des évaluations de personnel aussi. Pour plusieurs, c’est une occasion de reconnaître les réussites, de proposer des axes d’amélioration et de renforcer les relations professionnelles. Mais comment structurer ces discussions pour qu’elles soient à la fois productives et bien reçues ?
Parmi les techniques couramment utilisées, la méthode sandwich a fait ses preuves. Elle consiste à présenter une critique constructive ou un commentaire négatif en l’enrobant de points positifs. En pratique, voici à quoi cela peut ressembler :
- Commencer par un compliment sincère, en mettant en lumière un succès ou une qualité appréciée.
- Introduire ensuite une suggestion d’amélioration ou un point à corriger, toujours avec tact.
- Clore la discussion sur une note positive pour valoriser les efforts et maintenir la motivation.
Cette approche vise à équilibrer rétroaction et bienveillance. Mais est-elle toujours aussi efficace ?
Imaginez ceci : vous commencez une évaluation par un compliment : « Vous avez fait un travail incroyable cette année en bâtissant une équipe solide. », puis enchaînez immédiatement avec un aspect à améliorer. Pourtant, votre interlocuteur semble soudainement plus crispé, focalisé sur la critique. Ce n’est pas surprenant. Selon le psychologue Roy F. Baumeister et le journaliste John Tierney, auteurs du livre The Power of Bad, 75 % des gens préfèrent que l’on commence directement par les aspects à travailler.
Alors, comment faire mieux ?
Voici une autre option pour adapter vos évaluations et les rendre plus efficaces :
- Créez un climat de confiance. Commencez par une conversation informelle. Posez une question simple : « Comment avez-vous vécu cette année ? » Cela met votre interlocuteur à l’aise.
- Expliquez votre démarche. Annoncez que vous avez des points positifs et des axes d’amélioration à partager. Cela prépare l’interlocuteur à recevoir vos retours.
- Donnez le choix. Demandez : « Préférez-vous que l’on commence par vos points forts ou les aspects à améliorer ? » Cette petite attention peut transformer l’évaluation en un échange collaboratif.
En personnalisant vos évaluations, vous respectez les préférences individuelles et favorisez une réception optimale de vos messages.
Alors, pour vos prochaines évaluations, pourquoi ne pas tester cette méthode ? Vous pourriez découvrir qu’un simple ajustement dans votre approche fait toute la différence.
Et vous, qu’est-ce qui fonctionne le mieux pour vos évaluations ? Avez-vous des anecdotes ou des conseils à partager ? Laissez vos commentaires, ils pourraient inspirer d’autres gestionnaires en quête d’amélioration !
Source :
Tierney, J. et Baumeister, R (2019). The Power of Bad: How the Negativity Effect Rules Us and How We Can Rule It. Penguin Press.
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La gentillesse authentique : quand le cœur choisit au-delà de la peur
Les relations humaines sont un labyrinthe d’émotions, de gestes et d’intentions. Parmi elles, deux comportements en apparence proches se distinguent : la gentillesse authentique et le besoin de plaire. Mais si l’un ouvre des chemins vers des relations épanouissantes, l’autre nous enferme dans une quête épuisante d’approbation. Les différencier n’est pas seulement une réflexion intellectuelle : c’est un véritable apprentissage émotionnel.
La gentillesse authentique est une lumière douce, issue d’un élan sincère, d’un désir libre de faire le bien sans rien attendre en retour. C’est un choix délibéré, guidé par une seule intention : améliorer la vie d’autrui. Offrir un sourire, alléger une charge, proposer son aide; ces gestes simples créent des liens profonds et durables. Ils réchauffent ceux qui les reçoivent autant que ceux qui les offrent, sans arrière-pensée ni dette implicite.
À l’inverse, le besoin de plaire agit comme une cage invisible. Il ne naît pas du cœur, mais de la peur : peur du rejet, du jugement, de l’abandon. Ce comportement transactionnel pousse à donner pour recevoir en retour : de l’amour, de la validation, un semblant de sécurité. On dit oui alors qu’on voudrait crier non, s’épuisant dans des efforts qui ne nourrissent ni soi ni les autres. Ce besoin repose souvent sur une croyance erronée : celle que nos relations dépendent de notre capacité à répondre aux attentes des autres, que nous imaginons le plus souvent.
Or, cette peur est bien souvent infondée. Dire non ou fixer des limites ne signifie pas perdre l’amour ou le respect des autres. Au contraire, cela peut renforcer les relations en posant des bases plus saines et authentiques. Pour se libérer du besoin de plaire, il est essentiel de travailler sur ses insécurités et de réécrire le récit intérieur qui associe notre valeur personnelle à l’approbation extérieure.
Une question simple peut guider cette réflexion : « Si je dis non, est-ce que je vais perdre l’amour ou le respect de cette personne? » La réponse, dans la majorité des cas, est non. Prendre conscience de cette réalité nous aide à établir nos limites sans culpabilité et à construire des relations où chacun se sent libre d’être soi-même.
Choisir la gentillesse authentique, c’est aussi choisir la confiance : la confiance que ceux qui tiennent à nous accepteront nos limites et que nous méritons d’être aimés pour ce que nous sommes, et non pour ce que nous faisons. C’est retrouver une liberté précieuse : celle d’aimer et de donner sans peur, de construire des liens solides sans chaînes invisibles.
La prochaine fois que vous aurez à prendre une décision, prenez un moment pour respirer et vous demander : « Est-ce que mon oui est un acte d’amour sincère ou un reflet de mes insécurités ? » Ce simple instant de réflexion peut transformer vos relations, non seulement avec les autres, mais aussi avec vous-même.
Car choisir la gentillesse authentique, c’est devenir l’architecte de relations solides et sincères, où la liberté d’être soi-même triomphe sur la crainte de décevoir.
Source :
Vanessa Van Edwards. Surprising Trends for 2025 + Stress Hacks in the Replay. Science of People, 18 novembre 2024.
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Pourquoi notre valeur ne change jamais
Aujourd’hui, j’aimerais vous raconter une histoire simple, mais puissante, un rappel précieux que nous avons tous besoin d’entendre.
Imaginez un professeur debout devant sa classe, tenant dans sa main un billet de 100 $ flambant neuf. Il demande à ses élèves : « Quelle est la valeur de ce billet ? » Sans hésitation, la classe répond en chœur : « 100 $ », bien sûr.
Alors, sous le regard intrigué de son auditoire, le professeur froisse le billet, le jette au sol et le piétine avec force. Puis, ramassant le billet malmené, il pose à nouveau la question : « Et maintenant, quelle en est sa valeur ? ». Cette fois, après un instant de réflexion, les étudiants répondent toujours : « 100 $ ».
Le professeur sourit, une lueur de sagesse dans les yeux, et déclare : « Exactement. Peu importe les épreuves que ce billet a traversées, peu importe la façon dont il a été traité, sa valeur intrinsèque demeure inchangée. Et c’est là une leçon essentielle pour chacun d’entre nous. »
« Tout au long de notre vie, nous sommes froissés, jetés à terre, piétinés par les circonstances et les actions d’autrui. Nous faisons face à des défis, des rejets, des critiques. Mais, tout comme ce billet, notre valeur profonde reste intacte. Elle ne dépend pas de ce que les autres pensent de nous ou de la façon dont ils nous traitent. Elle est innée, inaltérable, infiniment précieuse. »
Cette histoire nous lance un défi crucial : celui de reconnaître, d’honorer et de protéger notre valeur intrinsèque, envers et contre tout. De nous accorder la compassion, le respect et l’amour que nous méritons, indépendamment des tempêtes extérieures. Et, lorsque nécessaire, de nous éloigner avec courage des situations ou des relations qui ne reflètent pas cette vérité fondamentale.
Alors, la prochaine fois que vous doutez de votre valeur, rappelez-vous ce billet froissé. Rappelez-vous que vous êtes précieux au-delà des apparences, résilient face aux épreuves, digne d’amour et de respect en toutes circonstances. Choisissez de voir et de chérir cette valeur en vous. C’est un acte révolutionnaire de foi et de compassion envers vous-même, et c’est le fondement d’une vie épanouie et authentique.
Vous êtes ce billet de 100 $. Froissé peut-être, mais infiniment précieux toujours.
Ne l’oubliez jamais.
Source :
Sahil Bloom’s Curiosity Chronicle. Creative Destruction, The $100 Bill, & More, 8 novembre 2024.
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Les fuseaux horaires : une métaphore pour mieux accepter l’autre
Imaginez un instant : il est midi chez vous, le soleil brille, et vous dégustez votre repas. À l’autre bout du monde, sous un ciel étoilé, quelqu’un se prépare à aller dormir. Vous vivez le même instant, mais dans des réalités opposées. C’est la magie des fuseaux horaires : une seule planète, des perspectives multiples.
Et si on appliquait cette logique à notre façon de voir le monde et les autres ? Derek Sivers, dans son essai Time Zones, propose une réflexion intéressante : tout comme il existe des fuseaux horaires différents sur la planète, chaque personne évolue dans son propre « fuseau horaire » émotionnel et culturel. Reconnaître que chacun fonctionne à son propre rythme peut nous aider à comprendre que ce qui est normal pour l’un peut paraître étrange pour l’autre.
Souvent, nous jugeons les autres selon nos propres références, en oubliant que nos certitudes ne sont pas universelles. Si nous prenions un moment pour considérer la réalité de l’autre, nous pourrions y découvrir des façons de penser et de vivre qui enrichissent notre vision du monde. Nous pourrions aussi transformer notre réaction face aux différences : au lieu d’y voir un obstacle, nous y verrions une source de richesse.
Imaginez un monde où chacun serait accueilli tel qu’il est, où les divergences seraient perçues comme une chance d’apprendre. Un monde où l’on se souviendrait que, tout comme il existe plusieurs fuseaux horaires, il existe une infinité de façons de percevoir, de ressentir et de vivre. Ce monde commence en choisissant l’empathie et l’ouverture.
Un petit rappel : dans la nuit du 2 au 3 novembre, nous reculerons l’heure au Québec pour amorcer l’hiver. Ce rituel, qui nous invite chaque année à ajuster notre perception du temps, pourrait aussi nous inspirer à ajuster notre regard sur les autres. Pourquoi ne pas saisir cette occasion pour ralentir, faire preuve de patience et mieux accepter ce qui nous semble différent ? Tout comme nous adaptons notre montre pour la saison, apprendre à respecter le « fuseau horaire » intérieur des autres pourrait être la clé d’une cohabitation plus harmonieuse.
Alors, la prochaine fois que vous vous retrouvez face à une perspective différente, pensez aux fuseaux horaires. Rappelez-vous que chaque personne évolue dans une réalité unique, aussi valable que la vôtre. En accueillant cette diversité, nous ouvrons la voie à un monde où les différences ne sont plus des barrières, mais des ponts vers une compréhension mutuelle.
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