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Quand vos croyances deviennent plus puissantes que la réalité
En 1980, Robert Kleck, psychologue au Dartmouth College, a mené une expérience fascinante avec un groupe d’étudiants. La moitié d’entre eux ont été convaincus qu’un maquilleur leur avait dessiné une large cicatrice sur le visage avant de participer à une série d’entretiens. Mais, à leur insu, cette cicatrice a été retirée avant qu’ils ne rencontrent les intervieweurs.
Le résultat ? Malgré l’absence de cicatrice, ceux qui pensaient en avoir une ont rapporté un sentiment de malaise et une impression que les intervieweurs les traitaient différemment. Ils se sentaient jugés et observés, et ont interprété les réactions des intervieweurs à travers ce filtre, percevant des signes de gêne ou de malaise dans chaque interaction. À l’inverse, ceux qui se croyaient d’apparence normale n’ont rien ressenti de tel. Une simple croyance avait suffi à altérer leur perception… et leur comportement.
Cette étude nous confronte à une vérité troublante : nos croyances peuvent modeler nos expériences davantage que la réalité. Lorsque nous nous emprisonnons dans nos peurs et nos doutes, nous finissons par les projeter autour de nous, transformant des menaces invisibles en obstacles bien réels.
Mais imaginez : si une cicatrice imaginaire a le pouvoir de faire vaciller notre confiance, qu’en est-il des autres croyances limitantes que nous portons inconsciemment ? Et si, au lieu de voir en chaque échec une fatalité, nous choisissions de les considérer comme une occasion de grandir ? Si nous cessions de nous définir par ce que nous percevons comme des faiblesses ?
Il serait naïf de croire que nous contrôlons tout. La vie est injuste, et des circonstances échappent à notre emprise. Mais c’est là que réside notre véritable pouvoir : dans la manière dont nous choisissons de réagir à une situation, de l’interpréter et de nous en relever. Ce n’est pas le poids de la cicatrice qui freine, mais celui que nous lui attribuons.
En nous libérant de la « mentalité de victime », nous arrêtons de chercher les raisons externes à nos échecs; nous reprenons le contrôle, car tout changement significatif commence à l’intérieur. C’est un choix : celui de voir au-delà des illusions, de briser les chaînes invisibles de nos croyances limitantes et de réécrire l’histoire que nous nous racontons sur nous-mêmes.
L’expérience de la cicatrice de Dartmouth est un rappel puissant que nos croyances peuvent soit nous piéger, soit nous propulser vers une version de nous-mêmes que nous n’aurions jamais cru possible. Alors, la prochaine fois que vous vous sentirez freiné par une « cicatrice » invisible, posez-vous la question : est-ce la réalité… ou est-ce ce que vous avez choisi de croire ?
Votre perception définit votre réalité. Reprenez le contrôle. Faites disparaître cette cicatrice et avancez avec la conviction que vous êtes plus fort que vous ne l’imaginez.
Votre choix. Votre pouvoir.
Source :
Sahil Bloom. Victim Mentality, Energy Creators, & More. Sahil Bloom’s Curiosity Chronicle, 4 octobre 2024.
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Embrasser les possibilités : tourner son regard vers l’avenir
Nous avons souvent tendance à ruminer les lignes noires du passé : les chemins que nous n’avons pas empruntés, les occasions manquées, celles qui nous ont échappé.
Pourtant, comme le rappelle Tim Urban, auteur du blogue Wait But Why, beaucoup d’entre nous sous-estiment l’immense étendue de l’arbre vert et luxuriant qui s’offre à nous.
Il nous encourage à délaisser les regrets du passé pour explorer les opportunités qui se dessinent, nous incitant à envisager l’avenir avec assurance et optimisme.
Plutôt que de ressasser ce qui aurait pu être, pourquoi ne pas saisir ces nouvelles possibilités et avancer avec détermination vers un avenir riche de promesses ?
Source :
Tim Urban. Monthly reminder about that big green tree. Wait But Why. Réseau social X, 21 juin 2021.
L’arbre de mentorat : cultiver l’épanouissement des autres
Aujourd’hui, alors que je célèbre mon 50e anniversaire, je prends un moment pour réfléchir à ce qui donne véritablement un sens à ma vie. En passant en revue mes réalisations et les défis que j’ai surmontés, ce qui me marque avant tout, c’est l’importance des personnes qui m’ont soutenu et que j’ai eu la chance d’encourager à mon tour.
Dans le monde du sport, il existe un concept fascinant appelé coaching tree, popularisé par l’auteur Ryan Holiday. Ce concept décrit l’influence d’un mentor ou d’un entraîneur à travers les personnes qu’il a découvertes, formées et inspirées, ainsi que la manière dont ces dernières s’épanouissent ensuite dans leur propre carrière. Une figure emblématique de ce concept est Gregg Popovich, l’un des plus grands entraîneurs de l’histoire de la NBA (National Basketball Association). Son héritage va bien au-delà des cinq championnats qu’il a remportés : c’est en regardant le succès de ses protégés que son impact est le plus visible.
À une certaine époque, près de 30 % des entraîneurs de la NBA avaient travaillé sous sa direction. Popovich a façonné des légendes telles que Tim Duncan, Tony Parker et Kawhi Leonard. Mais plus important encore, il a offert à des personnes comme Becky Hammon, première femme à devenir entraîneuse adjointe au sein de la NBA, l’occasion de se démarquer. Chacune des personnes qu’il a encadrées a tracé sa propre voie et, à leur tour, ces individus en ont aidé d’autres à grandir.
Cette idée me touche profondément, car elle met en lumière un principe universel : nous avons tous le potentiel d’influencer positivement ceux qui nous entourent. Chaque geste de soutien, chaque conseil partagé, chaque moment consacré à encourager autrui est une graine que nous semons. Éventuellement, ces graines germent et poussent pour voir apparaître un arbre solide, un arbre de mentorat qui ne cesse de croître et de porter ses fruits.
En cette journée particulière, je me rends compte que l’essentiel ne réside pas tant dans nos réussites personnelles que dans ce que nous faisons pour les autres. Avec le temps, nos succès s’estompent, mais l’empreinte que nous laissons dans la vie d’autrui demeure.
Comme l’a montré Gregg Popovich avec son héritage, j’espère que mes actions, même modestes, pourront inspirer à leur manière. L’entraide, le soutien et les encouragements parsèment un chemin enrichissant que je souhaite emprunter encore longtemps. Il suffit parfois de semer de petites graines de bienveillance et de laisser le temps faire son œuvre.
À 50 ans, je choisis de rester sur cette voie. Je continuerai à offrir ma contribution, aussi simple soit-elle, dans l’espoir qu’elle puisse aider les autres à s’épanouir. Ce sont souvent les gestes les plus discrets qui ont l’impact le plus durable. Après tout, c’est dans ces petits moments, ces gestes sincères du quotidien, que je trouve un vrai sens à ma vie et ma plus grande satisfaction !
Source :
Ryan Holiday. Right Thing, Right Now: Good Values. Good Character. Good Deeds. Portfolio, 2024.
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Croquez dans la vie dès aujourd’hui
« J’ai vécu la vie d’un homme sans dents, pensa-t-il. La vie d’un homme sans dents. Je n’ai jamais mordu, j’ai attendu, me réservant pour plus tard – et maintenant, je viens de me rendre compte que je n’ai plus de dents. » Ces mots, parfois attribués à Jean-Paul Sartre, saisissent avec une justesse troublante ce que beaucoup d’entre nous ressentent face à la procrastination. Que l’origine de cette citation soit avérée ou non, elle dépeint parfaitement ce phénomène insidieux qui nous incite à remettre à plus tard ce qui compte vraiment, convaincus que le moment idéal finira par se présenter.
Mais à force d’attendre, nos rêves risquent de s’évanouir, tels des mirages à l’horizon. Il est temps de briser ce cercle vicieux et de passer à l’action. La procrastination n’est pas simplement une question de paresse ou de manque de volonté. C’est une réaction à l’inconfort psychologique, à des émotions telles que la frustration, l’ennui ou l’anxiété de performance qui nous paralysent comme des chaînes invisibles.
La clé pour se libérer de ces obstacles réside dans la gestion de ces émotions, bien plus que dans l’application de simples astuces de productivité telles que l’élimination des distractions, le PPPP (Plus Petit Pas Possible) ou le fait de commencer une tâche pour un minimum de 5 minutes.
Le psychologue Nick Wignall nous encourage d’ailleurs à explorer la véritable raison qui nous pousse à remettre à plus tard une certaine tâche. Souvent, cette raison est liée à des valeurs et des priorités profondément ancrées en nous. En les clarifiant, nous pouvons transformer cet inconfort temporaire en une occasion de grandir et d’agir.
Prenons un exemple concret : faire rapidement ses impôts peut sembler une corvée, mais cela nous libère du temps pour être pleinement présent avec nos proches. En accomplissant cette tâche, on se débarrasse d’une obligation qui pourrait autrement peser sur notre esprit et empiéter sur des moments précieux avec notre famille. De même, aller s’entraîner au gym peut paraître contraignant, mais c’est une manière efficace de cultiver l’énergie et la vitalité nécessaires pour briller lors des activités de réseautage.
Le moment est venu de cesser d’attendre et de prendre les choses en main. La procrastination est un piège subtil, mais en prenant conscience de sa nature, nous pouvons la surmonter.
Croquez dans la vie dès aujourd’hui, investissez-vous dans ce qui vous tient à cœur, et ne laissez pas vos rêves se dissoudre dans l’attente d’un lendemain incertain. Comme le dit si bien l’entrepreneur à succès Alex Hormozi : « Nous attendons les conditions parfaites pour commencer, sans réaliser que commencer est la condition parfaite. »
Sources :
Émilie Viens. 7 astuces pour vaincre la procrastination. La planificatrice. 30 janvier 2022.
Steven Bartlett. Moment 177: You’re NOT Lazy! This The REAL Reason You Procrastinate: The Performance Doctor. The Diary of a CEO. 31 août 2024.
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