En 1998, dans le cadre d’une expérience, les chercheurs Solnick et Hemenway ont présenté cette mise en situation purement hypothétique à des sujets :
Imaginez que vous êtes un employé d’une organisation et que lorsque vient le temps de discuter de rémunération, votre patron vous fait une offre en vous indiquant du même coup le salaire de vos collègues de travail.
Aujourd’hui, il vous propose de choisir entre ces deux options :
1- Un salaire annuel de 50 000 $ alors que vos collègues de travail en gagnent 25 000 $.
2- Un salaire annuel de 100 000 $ alors que vos collègues de travail en gagnent 200 000 $.
Bien entendu, la deuxième option est le choix évident pour la simple raison qu’elle représente un salaire annuel deux fois plus élevé (100 000 $ vs 50 000 $). Mais étonnamment, environ la moitié des participants à l’étude ont choisi la première option!
Eh oui, bien que le salaire de leurs collègues n’ait aucun impact concret sur eux, ces sujets préfèrent recevoir un salaire de moitié inférieur, pourvu qu’ils soient mieux rémunérés que leurs compagnons de travail!
Comme le rappelle si bien le philosophe Alexandre Jollien : « Ce qui accroît la souffrance et crée le manque, c’est la comparaison ».
Cette mise en situation nous montre à quel point il est néfaste et inutile de regarder si le gazon est plus vert chez le voisin. Alors, de grâce, cessons donc de nous comparer, moi le premier!
Source :
Solnick, S. et Hemenway, D. (1998). Is more always better? A survey on positional concerns. Journal of Economic Behavior & Organization. Volume 37, numéro 3, pages 373-383.
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