Prendre la parole peut être intimidant, que ce soit pour intervenir lors d’une réunion au travail, faire une présentation devant une salle remplie ou simplement porter un toast lors d’un mariage. Il suffit parfois de savoir qu’un groupe nous écoute pour que le stress monte d’un cran. Le cœur bat plus vite, les mains deviennent moites, une boule se forme dans la gorge. Ces réactions sont naturelles, mais elles sont souvent interprétées comme un signe que quelque chose ne va pas. Pourtant, ce n’est pas parce que tu ressens une montée de stress que la situation est en train de déraper. Ton corps te parle, et il te parle fort. Mais que te dit-il exactement ?
Derrière chaque poussée d’émotion se cache une intention positive. Ce signal de tension cherche rarement à te nuire. Son rôle est plutôt de t’amener à être vigilant, à te préparer, à donner le meilleur de toi-même. En te posant la question « qu’est-ce que cette émotion veut pour moi ? », on transforme l’inconfort en point de départ pour agir.
La pensée catastrophique prend parfois le dessus. Tu imagines un scénario où tout s’effondre : tu oublies tes mots, tu figes devant tout le monde, tu perds toute crédibilité. Avant de laisser cette idée t’envahir, prends un instant pour évaluer sa crédibilité. Sur une échelle de 0 à 10, où 0 représente ton scénario le plus redouté et 10 la version idéale de ton intervention, où te situes-tu vraiment ? Rarement à zéro. Le simple fait de prendre ce recul te permet de changer la perspective.
Si tu veux aller plus loin, pose-toi cette question directe : serais-tu prêt à parier 1000 $ que ton pire scénario va réellement se produire ? Ce simple exercice met en lumière le manque de fondement de cette peur.
Il est aussi essentiel de te demander si cette pensée t’aide ou te freine. Lorsqu’elle t’incite à agir, à mieux te préparer, à clarifier ton message, elle peut être utile. La préparation demeure l’alliée la plus puissante contre le stress. L’un des moyens les plus efficaces consiste à visualiser ta prise de parole de manière réaliste. Imagine-toi gérer calmement un imprévu : un participant qui te coupe la parole, le PowerPoint qui ne fonctionne pas, un auditoire distrait. Tu renforces ainsi ta capacité d’adaptation, ce qui réduit l’incertitude et apaise ton esprit.
Mais si cette pensée te paralyse, t’empêche de respirer ou d’avancer, il est temps de revenir à l’essentiel. Respire. Sens le sol sous tes pieds. Le stress vient d’un futur que tu imagines, pas de ce qui se passe dans l’instant présent.
Et si, malgré tout, tu vis un moment de malaise, souviens-toi que ce ne sera pas la fin du monde. Ce qui semble difficile aujourd’hui pourra devenir, avec le recul, une anecdote marquante, un apprentissage ou même une histoire à raconter autour d’un café.
Tu peux aussi prendre un instant pour voyager dans le temps. Pense à la version de toi-même à l’âge de 10 ans et dis-lui : « Tu vois, plus tard, tu n’auras pas peur de foncer dans des moments moins faciles. » Puis pense à ta version future, plus âgée, et imagine qu’elle te dise : « Tu peux être fier d’avoir avancé tête première, même quand la situation était anxiogène. »
Parler en public, c’est aussi apprendre à apprivoiser l’inconfort. Ce n’est pas l’absence de peur qui rend une personne confiante, c’est sa capacité à avancer malgré cette peur. En acceptant ce que tu ressens sans t’y soumettre, tu reprends ton pouvoir.
Sur une autre note, sachez que je prends une pause jusque vers la mi-juillet, question de me reposer de cette première moitié de 2025 riche en projets. Merci de prendre le temps de me lire, je vous en suis très reconnaissant !
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