Une vieille parabole bouddhiste raconte qu’un homme, atteint par une flèche empoisonnée, refuse qu’on la lui retire avant de savoir qui l’a tirée, pourquoi, et avec quel arc. Pendant qu’il cherche des réponses, le poison se propage. Et il meurt.
Je pense souvent à cette image quand je te regarde, Nadine.
Tu as reçu plus d’une flèche : un cancer, la perte d’un enfant, une commotion cérébrale, le décès rapproché de tes deux parents. Autant d’épreuves qui auraient pu te figer.
Mais tu as choisi d’avancer.
Tu n’as pas cherché à tout comprendre. Tu as agi. Tu t’es relevée. Et tu l’as fait avec calme, courage et lucidité. Sans bruit. Sans détour.
Tu n’as jamais laissé ces épreuves t’étiqueter. Les mots qu’on aurait pu t’infliger — malade, endeuillée, fragilisée — n’ont jamais eu d’emprise sur toi. Tu as traversé ces épreuves et tu t’es bâtie à partir d’elles.
Ce que j’admire avant tout, c’est ta force discrète. Celle qui soutient sans se montrer. Qui reste droite quand personne ne regarde. Qui continue à aimer et à offrir malgré tout.
Les stoïciens disent qu’on ne contrôle pas ce qui nous arrive, mais qu’on peut toujours choisir notre façon d’y répondre. Et toi, tu l’as fait. Encore et encore. Avec intégrité.
Aujourd’hui, tu as 50 ans. Et ce que je célèbre, ce n’est pas un chiffre : c’est ton chemin, ton équilibre, ta douceur préservée malgré les tempêtes. Ta présence pleine, sans jamais te poser en victime.
Tu es la preuve qu’on peut surmonter sans se refermer. Perdre sans se perdre. Et continuer à vivre pleinement.
Source :
Sahil Bloom. How to Stop Overthinking: The Poison Arrow. Curiosity Chronicle, 18 juillet 2025.