« Un jour, ils vont comprendre que je ne suis pas à ma place. »
« J’ai juste eu de la chance. »
« Si je réussis, c’est parce que j’ai travaillé plus que les autres, et non pas parce que je suis doué. »

Si ces pensées vous hantent, sachez que vous êtes loin d’être seul. Le syndrome de l’imposteur frappe les plus brillants, les plus ambitieux, les plus compétents. Il s’infiltre partout : dans le bureau du dirigeant, dans l’esprit du chercheur en pleine découverte, dans le cœur de l’artiste reconnu. Plus on avance, plus il grandit. Pourquoi ? Parce qu’il ne se nourrit pas de l’échec, mais du succès.

 

Le paradoxe de l’imposteur

Ceux qui doutent d’eux-mêmes ne sont pas médiocres. Ils excellent. Ils innovent, créent, repoussent leurs limites. Pourtant, ils refusent de s’attribuer le mérite. Pourquoi ? Parce que leur confiance repose sur un socle instable : leurs performances. Leur estime d’eux-mêmes, elle, n’a pas été solidement ancrée.

Depuis l’enfance, ils ont entendu :

« Sois le meilleur. »

« Travaille plus fort. »

« L’échec, c’est pour les autres. »

Alors, ils ont appris que leur valeur dépendait de leurs résultats. Gagner pour exister. Performer pour mériter. Mais voilà : quand on mesure son identité à ses accomplissements, on devient esclave de la prochaine réussite. Chaque victoire devient une pression de plus. Chaque compliment sonne creux.

Le résultat ? Ils avancent comme des funambules sur un fil invisible, convaincus qu’un faux pas suffira à les faire chuter dans l’oubli. Ironie du sort : ils sont déjà au sommet.

 

Le filtre déformant du syndrome de l’imposteur

Le cerveau d’un « imposteur » fonctionne comme un logiciel biaisé :

— Il ignore les réussites (« C’était facile, n’importe qui aurait pu le faire. »)

— Il amplifie les critiques (« Tu vois, j’ai encore beaucoup à apprendre. »)

— Il rejette les compliments (« Ils sont juste gentils, ils ne pensent pas vraiment ce qu’ils disent. »)

Il transforme le succès en anomalie et l’échec en confirmation d’un manque de légitimité.

 

Sortir du cercle vicieux : l’antidote au syndrome de l’imposteur

Bonne nouvelle : ce n’est pas une fatalité. Vous pouvez reprogrammer votre regard sur vous-même.

 

— Votre valeur ne dépend pas de vos performances. Vous n’avez rien à prouver pour exister.

— Soyez votre meilleur allié. Remplacez « Je ne suis pas assez bon » par « Je suis en apprentissage ».

— Célébrez vos avancées. Regardez le chemin parcouru plutôt que le sommet encore à gravir.

— Lâchez la quête de validation. Ce que vous faites a du sens, même si personne ne le souligne.

 

Le syndrome de l’imposteur ne disparaît pas du jour au lendemain, mais il perd du terrain dès qu’on cesse de le nourrir.

Alors, la prochaine fois qu’un doute surgira, posez-vous cette question :

Et si ce que je crois être de la chance était en réalité mon talent ?

Vous n’êtes pas un imposteur. Vous êtes un être en mouvement, en évolution, en devenir. C’est ça, la vraie légitimité.

Un immense merci à Guillaume Leroutier du CQPNL pour son éclairage sur ce concept fascinant. Sa vision a enrichi cette réflexion et permis d’apporter des clés concrètes pour mieux comprendre et dépasser ce syndrome.

 

Source :

Centre Québécois de PNL (CQPNL). Advenir entrepreneur-coach : Business et coaching, 2024.

Crédit image :   Sébastien Bolduc

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