Un compliment n’est pas un simple mot en l’air. C’est un petit cadeau sans papier d’emballage, mais dont la portée est immense. Bien au-delà des formules de politesse, un compliment sincère nourrit la confiance, renforce les liens et encourage les comportements positifs. Mais pour toucher juste, il doit venir d’un endroit simple : l’authenticité. Sans elle, il sonne creux. Avec elle, il devient une pièce d’or relationnelle.

Pourtant, recevoir un compliment n’est pas toujours facile. Beaucoup d’entre nous détournent l’attention, par gêne ou par modestie. On répond : « Ce n’était pas grand-chose », « C’était facile », « C’est grâce à l’équipe ». Imaginez que quelqu’un vous offre un bouquet de fleurs et que vous le repoussiez en disant : « Tu n’aurais pas dû, je ne le mérite pas. » Non seulement vous refusez le cadeau, mais vous privez aussi l’autre de la joie de l’offrir. En réalité, il suffit de dire : « Merci, ça me fait plaisir », avec un sourire sincère, une main sur la poitrine. Un petit geste, mais un grand message.

Donner un compliment demande aussi un peu d’art. Un « bon travail » général est vite oublié. Un compliment précis reste. La communication non violente (CNV) peut nous aider à le formuler. Elle invite à dire ce que l’on a observé, ce que cela a éveillé en nous, et quel besoin cela a nourri. Par exemple : « Quand tu as pris le temps d’expliquer ce point, j’ai ressenti un vrai soulagement. J’avais besoin de clarté. » On ne félicite pas seulement le geste, on partage l’effet qu’il a eu sur nous.

Je pense à un ami qui, après avoir aidé à organiser un événement local, a entendu d’un participant : « Ton calme et ta bonne humeur ont vraiment apaisé tout le monde. » Des mois plus tard, il m’a confié combien ces mots l’avaient touché. Non pas pour se vanter, mais parce qu’il avait pris conscience de qualités qu’il n’avait jamais remarquées chez lui. Parfois, un simple élan positif révèle à quelqu’un des forces insoupçonnées.

Un compliment peut aussi ouvrir la porte à la discussion. Après avoir souligné un point positif, pourquoi ne pas demander : « Comment fais-tu pour avoir autant de patience ? » ou « D’où te vient cette créativité ? » Cela prolonge l’échange, transforme le compliment en conversation, et crée une vraie rencontre.

Enfin, il y a le compliment en l’absence. Dire du bien de quelqu’un à d’autres, c’est semer de petites graines de reconnaissance. Elles finiront souvent par lui revenir. Et quand elles le font, elles donnent envie de continuer à incarner cette qualité. L’important est de rester sincère, sans flatterie ni calcul. Nous grandissons tous mieux quand nous nous sentons vus pour ce que nous sommes.

Au fond, l’authenticité est le fil conducteur. Un compliment sincère, c’est une lumière qu’on tend à l’autre. On ne cherche pas à briller soi-même, mais à éclairer ce qui mérite d’être vu. Recevoir un compliment, c’est accueillir cette lumière. Le donner, c’est l’allumer. Alors, la prochaine fois qu’un compliment vous traversera l’esprit, ne le gardez pas. Offrez-le simplement. Et si on vous en fait un, ouvrez les mains et le cœur.

Car un compliment qui reste pensé sans être dit est une occasion manquée de faire du bien.

Sources :

Jefferson Fisher. How to Accept a Compliment. The Jefferson Fisher Podcast, 12 novembre 2024.

Robert Cialdini. New-Influence : The Psychology Of Persuasion (New And Expanded), Harper Business, 2021. 

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