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Webdiffusion gratuite-Revue des marchés boursiers 2025
Sans contredit, 2025 aura été une année haute en couleur sur les marchés boursiers.
Pour faire le point sur cette période marquée par de nombreux rebondissements économiques et politiques, j’aurai le plaisir de présenter, avec mon précieux collaborateur Steve Deschesnes de Desjardins Courtage en ligne, une webdiffusion entièrement consacrée aux faits saillants de l’année.
Nous reviendrons sur les événements qui ont influencé les marchés, notamment l’impact de la première année du deuxième mandat présidentiel de Donald Trump, et nous partagerons également nos perspectives pour 2026 afin de vous aider à orienter vos décisions d’investissement.
La présentation virtuelle aura lieu le jeudi 4 décembre, de 12 h à 13 h (HE), et l’événement est entièrement gratuit.
Pour y assister, il suffit de vous inscrire en cliquant sur le lien ci-dessous.
https://www.disnat.com/calendrier-formations/detail/8930
Veuillez noter que l’accès à l’enregistrement sera réservé exclusivement aux clients de Desjardins Courtage en ligne.
Une excellente occasion de conclure l’année en beauté.
Au plaisir de vous y retrouver !
Ce que le poker nous apprend
Samedi dernier, dans le cadre de la Simulation boursière du Collège André-Grasset, j’ai eu l’occasion de faire une présentation avec Laurie-Claude Dalcourt de Desjardins Courtage en ligne. Notre objectif était de sensibiliser les participants à l’importance de la gestion des émotions et d’expliquer pourquoi une bonne décision en trading dépend d’abord de la qualité du jugement. À la fin de notre intervention, un jeune m’a posé une question aussi simple que brillante : « Comment puis-je développer ma prise de décision à la Bourse ? » Je lui ai répondu que l’un des meilleurs entraînements était le poker.
À la Bourse comme au poker, nous évoluons dans un environnement d’information imparfaite qui nous oblige à penser en probabilités. Au poker, on reçoit deux cartes de départ et, dans la majorité des cas, cette combinaison n’est pas intéressante. La meilleure décision est souvent de se coucher. En Bourse, la même logique s’applique : sur l’ensemble des titres disponibles, seule une minorité répond vraiment à nos critères d’investissement. Le secret est simple : dire non beaucoup plus souvent que oui. La discipline commence par le filtrage, avant même de risquer le moindre dollar.
Le parallèle se renforce au moment où l’on est engagé. Au poker, le comportement des autres joueurs devient une information aussi importante que les cartes elles-mêmes. Une mise agressive peut transformer complètement la dynamique de la main. En Bourse, l’évolution d’un secteur, des chiffres mis à jour ou un changement de sentiment peuvent soudainement modifier la perception d’un titre que l’on détient déjà. Dans les deux univers, il faut éviter le piège des coûts irrécupérables, ce biais qui pousse à continuer simplement parce qu’on a déjà investi du temps ou de l’argent. La clé consiste à réévaluer calmement la situation, à intégrer les nouvelles données et à décider en fonction des probabilités plutôt que de l’ego.
Vient ensuite un élément essentiel : accepter l’incertitude. On peut prendre la bonne décision et perdre la main. On peut suivre son plan avec rigueur et subir une transaction non profitable. C’est ici qu’entre en jeu le biais de résultat, qui consiste à juger une décision selon son issue plutôt que selon son processus. L’objectif n’est pas d’avoir raison à chaque fois. L’objectif est de bien décider. En trading comme au poker, on est payé pour la qualité de ses décisions, pas pour la dernière main jouée.
C’est pour cette raison que le poker demeure un terrain d’entraînement exceptionnel. Il renforce la clarté d’esprit, développe la discipline et rappelle que, dans un univers d’incertitude comme celui du trading, les probabilités doivent primer sur les émotions.
Et lorsque l’on y réfléchit, ces principes dépassent largement les marchés financiers. Dans la vie aussi, nous devons composer avec l’inconnu, intégrer de nouvelles informations et ajuster nos choix en cours de route. Décider avec calme, recul et intention devient alors une compétence précieuse, que ce soit en Bourse, autour d’une table de poker ou dans les moments importants de la vie.
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ChatGPT
Quand la philanthropie rencontre la prévention
En cette Journée nationale de la philanthropie, je souhaite exprimer ma profonde gratitude envers les Joyeux philanthropes, dont l’engagement au service de la communauté demeure exemplaire.
Aujourd’hui, un don de 2 400 $ sera remis au Centre de Référence du Grand Montréal (CRGM), un organisme qui, depuis 1956, accompagne des milliers de personnes en situation de vulnérabilité partout au Québec.
Ce financement permettra d’offrir une première formation spécialisée à 30 intervenantes et intervenants des services Jeu : aide et référence (JAR) et TéléCounseling (TC).
Cette formation portera sur un enjeu en forte croissance, mais encore trop peu compris : la dépendance liée à la Bourse, au boursicotage et à la cryptomonnaie.
Il s’agit d’une démarche préliminaire, dont l’objectif est d’offrir à plus long terme un service mieux adapté à cette clientèle émergente.
Alors que de plus en plus de personnes vivent une détresse réelle associée à des comportements financiers compulsifs — souvent invisibles et difficiles à reconnaître — il devient essentiel d’outiller progressivement les équipes de première ligne. Cette formation leur permettra notamment de :
• mieux comprendre les mécanismes psychologiques liés à la dépendance au trading ;
• reconnaître les besoins particuliers de cette clientèle émergente ;
• adapter leurs approches d’intervention dans un contexte où se croisent dynamiques financières et ludiques.
De mon côté, je contribuerai au projet en offrant une formation sur les mécanismes comportementaux derrière nos décisions d’investissement. Mon objectif est d’enrichir la compréhension des intervenants et de leur fournir un éclairage complémentaire ancré dans la réalité des marchés financiers.
Ce projet s’inscrit dans une initiative essentielle : mieux comprendre pour mieux soutenir. Il repose sur un effort collectif où chaque geste compte et où chaque nouvelle étape renforce la qualité de l’accompagnement offert.
Je remercie sincèrement les Joyeux philanthropes pour leur appui à cette initiative porteuse.
Ne pas se noyer en voulant sauver le monde
Une personne s’agite en pleine eau, gagnée par la panique. Instinctivement, tu veux plonger pour la secourir. Pourtant, chaque sauveteur formé le sait : face à une personne en détresse, le vrai danger c’est qu’elle entraîne son sauveteur dans sa noyade. Prise de panique, la personne peut s’agripper et tirer vers le bas celui qui voulait l’aider. Ainsi, ce qui devait être un geste de secours peut mettre deux vies en danger.
Ce scénario décrit un piège fréquent : vouloir sauver coûte que coûte. On parle en psychologie du syndrome du sauveur : ce besoin de prendre en charge les problèmes des autres, de se rendre indispensable, parfois au point de s’épuiser et de se perdre. Cet élan naît souvent d’une peur de décevoir, d’une quête d’approbation ou de l’idée que notre valeur dépend de ce que l’on donne.
On le voit, par exemple, lorsqu’une amie traverse une période d’anxiété. Tu l’écoutes, la rassures, réponds à ses messages tard le soir. Progressivement, tu y penses tout le temps : tu dors moins, tu portes son anxiété, et elle semble paradoxalement perdre confiance en elle. Sa détresse se met à circuler. C’est ce que les psychologues appellent la contagion émotionnelle : l’émotion de l’autre devient la tienne.
Le même mécanisme se retrouve au travail. Tu deviens la personne à qui l’on confie frustrations, urgences, tâches invisibles. On vient te voir « parce que tu comprends ». Alors tu restes plus tard, tu compenses, tu absorbes. Et, peu à peu, tu te rends compte que tu soutiens l’équipe à toi seul — souvent sans que personne ne le voie. Avec le temps, cette posture use la clarté intérieure, diminue la disponibilité, réduit la capacité de recul.
Et ce qui vaut dans l’eau vaut aussi dans la vie : donner ne peut être juste que si l’on reste ancré en soi.
Les sauveteurs professionnels ne se précipitent jamais sans préparation. Ils s’assurent d’abord de leur propre stabilité : ils lancent une bouée, tendent une perche, approchent avec une embarcation. Dans la relation d’aide, cela revient à installer un cadre : une présence engagée, mais aussi des limites claires.
Certaines pratiques permettent justement de préserver cet équilibre. Nommer ses limites, simplement, pour maintenir la relation vivante : « Je veux t’aider, mais j’ai aussi besoin de me ressourcer. » Rediriger vers des ressources professionnelles au besoin. Encourager l’autre à mobiliser ses propres ressources, en posant des questions qui ouvrent plutôt qu’en répondant à sa place : « Qu’est-ce qui pourrait t’apaiser maintenant ? »
Il est tout aussi important d’apprendre à sentir quand l’on commence à se disperser intérieurement : lorsque l’esprit n’est jamais vraiment au repos, que la patience s’épuise, que l’on se surprend à s’effacer pour maintenir l’harmonie.
Comme le rappelle Galilée :
« On ne peut rien enseigner à autrui. On ne peut que l’aider à le découvrir lui-même. »
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