Commençons par une mise en situation.
Vous êtes au spa et le préposé à l’accueil vous offre un massage gratuit. Deux scénarios s’offrent à vous :
Scénario 1
Choix 1 -Un massage de 15 minutes qui commence maintenant
Choix 2 -Un massage de 20 minutes qui est prévu dans une heure
Scénario 2
Choix 1 -Un massage de 15 minutes qui aura lieu à 14 h dans une semaine
Choix 2 -Un massage de 20 minutes qui est planifié à 15 h dans une semaine
Quelle option avez-vous choisie pour chacun des scénarios?
Logiquement, votre réponse devrait être la même étant donné que la seule différence réside dans le moment auquel aura lieu le massage (aujourd’hui comparativement à la semaine prochaine). Toutefois, selon David Laibson, professeur d’économie à l’université Harvard, notre tendance à rechercher le plaisir immédiat explique un résultat différent; en effet, une personne sur trois opte pour le massage de 15 minutes au scénario 1 tandis qu’aucune personne ne le choisit au scénario 2!
Selon Kelly McGonigal, psychologue à l’université Stanford et auteure du livre à succès The Willpower Instinct, la gratification immédiate explique notre incapacité à prendre une décision qui nous est bénéfique. En effet, lorsque nous cherchons à maximiser notre satisfaction à court terme, nous négligeons souvent les conséquences à long terme. Au lieu de nous entraîner, de bien nous alimenter ou d’épargner, nous succombons plutôt aux tentations du quotidien, ce qui peut être problématique pour notre bien-être physique, mental et financier.
« Lorsqu’on perd le contrôle de soi, on perd sa liberté. »
— Citation de Marie Von Ebner-Eschenbach, écrivaine autrichienne
Au Québec, depuis quelques années, de nombreuses activités et ressources ont vu le jour sur l’éducation financière et les finances personnelles pour les jeunes. En effet, il est primordial de les conscientiser à la nécessité d’établir un budget, de stimuler l’épargne et d’utiliser intelligemment le crédit. Néanmoins, je suis d’avis que cette approche axée principalement sur le savoir et le savoir-faire est nécessaire, mais insuffisante.
Par exemple, même si les jeunes (et même les moins jeunes) reconnaissent les bienfaits de certaines habitudes (alimentation saine, exercice physique) et l’importance d’adopter de bons comportements (ne pas fumer, se protéger lors de relations sexuelles, ne pas texter au volant), plusieurs semblent incapables de faire les bons choix à cause de la gratification immédiate.
C’est pourquoi je suggère un cours sur la prise de décisions au secondaire, afin que les jeunes puissent acquérir des outils et des réflexes qui les aideront à faire de bons choix. Cette formation enrichissante leur serait utile sur plusieurs plans et leur servirait pour leur vie entière. À titre d’exemple, je vous invite à consulter le site Web Alliance for Decision Education, une initiative dont l’objectif est justement d’améliorer la prise de décisions chez les adolescents.
https://alliancefordecisioneducation.org/learn
Ainsi, nous nous attaquerions au véritable enjeu, soit celui de la gestion de notre impulsivité dans une société qui, malheureusement, cherche à exploiter cette faiblesse.
C’est un projet qui me tient réellement à cœur et dans lequel je souhaite m’investir.
Et vous, avez-vous de l’intérêt et du temps à consacrer pour m’épauler dans la réalisation de ce rêve?
Source :
Paul Massari. Of two minds, Harvard Gazette, décembre 2010.