Blogue
Un truc pour cultiver votre bonheur
Connaissez-vous le tennis de gratitude?
Les règles du jeu sont simples.
La première étape consiste à trouver un compagnon de jeu.
La partie débute lorsque l’une des deux personnes sert une gratitude pour un bienfait accordé, un service rendu ou une reconnaissance pour de l’aide reçue.
Par la suite, le partenaire qui a reçu la gratitude retourne la balle en formulant à son tour une gratitude.
La partie se termine après trois minutes d’échange de gratitudes entre les deux complices.
Et voilà, le tour est joué!
Je vous invite à essayer le tennis de gratitude avec une personne chère, une activité qui permet de cultiver le bonheur à coup sûr!
P.S. Un grand merci à Matt Schnuck qui a présenté ce concept fort original sur Twitter
Un truc pour mieux lire les gens
Dans son livre Stolen Focus, l’auteur Johann Hari partage quelques statistiques fort inquiétantes concernant nos habitudes de lecture.
Aux États-Unis, le pourcentage de la population qui lit des livres pour le plaisir a atteint un creux historique. En effet, d’après un sondage mené par Gallup en 2014, comparativement à 1978, trois fois plus d’Américains ne lisent aucun livre par année. De plus, sur une base quotidienne, l’Américain moyen consacre 17 minutes à la lecture, alors qu’il passe un peu plus de 5 heures sur son téléphone intelligent.
En ce qui concerne le Canada, bien que la situation soit moins alarmante que chez nos voisins du Sud, nous lisons de moins en moins. Lorsque nous avons du temps libre, la lecture vient au 5e rang après naviguer sur le Web, passer du temps en famille, regarder la télévision et voir un film.
C’est dommage, car la lecture procure de nombreux bienfaits : elle stimule le cerveau, diminue le stress et améliore les connaissances et la capacité d’attention. Il y en a également un en particulier qui est à la fois sous-estimé et méconnu du grand public… la lecture accroît notre degré d’empathie! Eh oui, et cela est particulièrement vrai lors de la lecture de romans.
Selon Keith Oatley, professeur de psychologie cognitive à l’Université de Toronto, cela s’explique par le fait que lorsque nous nous plongeons dans la lecture d’un roman, nous n’avons d’autre choix que d’imaginer le contexte, les situations, la dynamique des dialogues et, surtout, la réalité des personnages. Au fil du temps, ce travail cognitif aiguise notre habileté à mieux comprendre les comportements et émotions d’autrui, un avantage indéniable dans un monde organisationnel qui priorise les aptitudes relationnelles.
À l’image de l’exercice physique, la lecture de romans est donc un excellent entraînement de renforcement de notre muscle d’empathie. Alors, si vous cherchez une idée de cadeau pour Noël, pourquoi ne pas offrir un roman québécois?
Sources :
Johann Hari. Stolen Focus : Why You Can’t Pay Attention – and How to Think Deeply Again, Crown, 2022.
Victor De Sepausy. Habitudes de lecture au Canada : et si le smarthphone devenait la norme ? ActuaLitté, 2017.
Crédit image : Depositphotos
Le passé n’est pas garant de l’avenir
Imaginez le scénario suivant :
Un de vos amis vous invite à l’accompagner pour assister à une partie de hockey au Centre Bell. Malheureusement, vous déclinez son offre parce que vous n’êtes pas en forme.
Maintenant, je vous pose la question suivante :
Dans l’éventualité où vous auriez acheté un billet pour la même partie de hockey, vous seriez-vous déplacé malgré le fait que vous n’étiez pas en forme ?
Avouez qu’il y a de fortes chances que votre réponse soit affirmative pour la simple et unique raison que, contrairement à la première situation, vous avez déboursé de l’argent. La prémisse étant que vous vous faites un devoir d’y aller malgré votre état, sans quoi vous auriez l’impression d’avoir gaspillé votre argent.
Ceci est un bel exemple du concept des coûts irrécupérables. Ces derniers représentent les coûts engagés, qui ne sont ni remboursables ni récupérables. D’un point de vue rationnel, ces coûts ne devraient pas influencer la prise de décision, mais c’est plus facile à dire qu’à faire.
En effet, au cours d’une vie, nous sommes confrontés à de nombreuses décisions déchirantes dont l’issue est souvent déterminée par une analyse des coûts irrécupérables, comme notre investissement en temps, en énergie et en argent. Par exemple, « Je ne peux abandonner ce programme d’études après deux années d’efforts et de travail acharné », « Il m’est impensable de quitter mon partenaire amoureux après toutes ces années passées ensemble » ou « Je vendrai l’action XYZ seulement lorsque j’aurai récupéré ma mise de fond ».
Je crois que nous devrions nous inspirer de cette citation fort à propos de l’homme d’affaires Thomas Gatabazi : « On ne peut rien faire pour changer son passé, mais désormais on peut décider de faire de son futur différent ». Au lieu de retourner dans le passé, je vous invite à créer une certaine distance psychologique par rapport à votre expérience en vous projetant dans le temps. Voici une suggestion de questionnement pour chacun des exemples mentionnés précédemment :
– Est-ce que j’anticipe une belle soirée au Centre Bell ?
– Quel programme d’études me rapprocherait le plus de l’emploi de mes rêves ?
– Comment est-ce que j’envisage les vingt prochaines années passées avec mon partenaire de vie actuel ?
– Si je n’étais pas un actionnaire de XYZ, est-ce que je le deviendrais aujourd’hui en me fondant sur un examen de ses perspectives de rendement ?
En procédant ainsi, vous diminuerez l’emprise des coûts irrécupérables et favorisez une prise de décision éclairée, car, après tout, le passé n’est pas garant de l’avenir!
Crédit image : Depositphotos
L’essentiel est l’emploi de la vie, non sa durée
La vie est courte.
C’est une expression que l’on entend souvent lorsqu’on apprend le départ soudain d’une personne qui nous est chère.
On aurait aimé avoir pris le temps de la saluer une dernière fois, de la remercier pour tous les beaux moments qu’elle nous a fait vivre ou simplement de passer un dernier moment de qualité avec elle.
Jonathan, cela fait exactement 21 ans que tu nous as quittés d’une manière tragique et totalement inattendue. J’aurais tellement aimé avoir une dernière discussion avec toi, question de prendre de tes nouvelles, de connaitre tes projets et de te féliciter pour la naissance de ta fille.
Malheureusement, je n’ai pas pris le temps…
On évoque souvent cette raison devant le fait accompli.
– Je n’ai pas pris le temps de m’occuper de ma santé;
– Je n’ai pas pris le temps de prendre des vacances;
– Je n’ai pas pris le temps de réfléchir à un changement de carrière;
– Je n’ai pas pris le temps de faire le point sur ma vie;
– Je n’ai pas pris le temps de fermer mon cellulaire lors de mon récent échange avec mon ami.
Bien entendu, il n’y a que 24 heures dans une journée et nous devons faire des choix. Idéalement, ces derniers doivent correspondre à nos priorités, sans quoi notre attention sera continuellement portée vers les différentes tentations et demandes du quotidien imposées par notre environnement externe. Pour ma part, il s’agit entre autres de ma propension à consulter fréquemment Facebook, de ma fâcheuse habitude de réagir rapidement aux notifications de mon téléphone intelligent et de prioriser le travail durant le week-end. Comme le rappelle si bien l’autrice Julie Maroh, « Si j’avais su que le temps me manquerait, je ne l’aurai pas gaspillé à ce point-là ».
Aujourd’hui, j’ai envie de revenir à l’essence même du mot priorité, c’est-à-dire à son sens singulier.
Dans son livre Essentialism, l’auteur Greg McKeown raconte la surprenante évolution de l’utilisation du mot priorité au fil du temps. Ce terme a fait son apparition dans la langue anglaise au 15e siècle et il désignait alors l’état d’une chose qui est la première de plusieurs autres ou qui est avant une autre. Ce mot était écrit au singulier, et ce, pendant les cinq siècles suivants. C’est seulement au 20e siècle que nous l’avons pluralisé, ce qui explique la raison pour laquelle nous parlons de l’importance d’établir non pas une, mais plusieurs priorités.
Au lieu d’avoir l’objectif d’accomplir un tas de choses dans le plus court délai possible, je tenterai de respecter davantage la valeur du temps et de me concentrer sur ce qui est vraiment important à mes yeux. C’est ma priorité numéro un.
Jonathan, lors de tes funérailles, je me suis rendu compte que tu avais vécu ta vie en fonction de cette même priorité. En effet, tu incarnais à merveille cette citation du philosophe Sénèque : « L’essentiel est l’emploi de la vie, non sa durée ». En cette journée toute spéciale, je te remercie pour ce rappel si important…
Source :
Greg McKeown. Essentialism: The Disciplined Pursuit of Less. Currency, 2020.
Crédit image : Depositphotos