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Comment bien s’excuser?
Sans contredit, l’un des événements marquants de la dernière semaine a été la gifle donnée à Chris Rock sur scène par Will Smith lors de la cérémonie des Oscars. Sachant que de nombreux experts ont déjà commenté l’incident, j’ai décidé de l’aborder sous un angle différent et important, mais trop peu discuté : comment s’excuser de la manière la plus efficace possible après une énorme bévue?
Pour ce faire, je me réfère à la sociologue Karen A. Cerulo de l’Université Rutgers qui s’est penchée sur la question en examinant près de 200 lettres et discours d’excuses présentés par des personnalités publiques et des entreprises de renom à la suite de scandales. Son objectif était justement d’analyser la façon de demander pardon et, surtout, d’évaluer la réaction des gens à l’aide de sondages. Voici donc un aperçu des quatre critères les plus importants lors de la présentation d’excuses :
1- Exprimer ses regrets dans les plus brefs délais. Idéalement, on suggère de s’excuser dès que possible après un embarras. Toutefois, si vous risquez de le faire sous le coup de l’émotion, il est préférable d’attendre un moment plus opportun pour passer le message désiré.
2- Adresser directement et sincèrement les excuses à la personne concernée. La priorité, ce n’est pas vous, mais bien la victime. Cette dernière doit être le centre d’attention et il est capital de reconnaître le tort qui lui a été fait d’entrée de jeu.
3- Éviter de justifier les actes réprimandés. Le premier réflexe est souvent de motiver le comportement répréhensible, afin d’atténuer le sentiment de culpabilité. Le hic est que la personne visée peut alors douter de la sincérité du propos.
4- Proposer une réparation. Que ce soit de suivre une thérapie, de verser un montant d’argent à une cause caritative ou de faire du bénévolat en lien avec la controverse, nous nous attendons à ce que le fautif paie le prix pour que ses excuses soient jugées valables.
Bien sûr, l’idéal serait de ne pas commettre de faute et surtout d’apprendre à gérer ses émotions et son impulsivité, mais ce sujet pourrait faire l’objet d’un autre billet…
Source :
Stephen J. Dubner. How to Optimize Your Apology? Freakonomics, 10 octobre 2018.
Crédit image : Depositphotos

Changement de carrière en vue?
En 1989, Joe Granville, un célèbre spécialiste en investissement, a mentionné ceci : « Un enseignement axé sur le divertissement augmente la probabilité que l’on retienne l’information par un facteur de trois ».
C’est dans cette optique qu’en 2019, j’ai décidé de suivre des cours récréatifs dispensés par l’École nationale de l’humour (ENH) afin d’offrir un contenu à la fois éducatif et plus amusant. D’ailleurs, je profite de l’occasion pour remercier mes professeurs Luc Boily et Juliette Payer pour leurs prodigieux conseils, je leur en suis grandement reconnaissant!
Aujourd’hui, c’est avec beaucoup de plaisir et de fierté que je vous annonce que j’ai été accepté dans le réputé et contingenté programme Écriture humoristique de l’ENH qui débutera en août.
Eh oui, je ferai partie de la poignée d’apprentis auteurs qui auront l’occasion de se faire valoir pour réaliser leur rêve, soit celui d’écrire des blagues à temps plein!
Et qui sait, peut-être qu’un jour, j’aurai la chance de faire partie du groupe d’auteurs qui écrit le Bye bye?
Et vous, quel est votre rêve le plus fou?
Source :
Ben Carlson. Joe Granville: The Original Dave Portnoy. A Wealth of Common Sense, 25 juin 2020.

Êtes-vous vraiment à l’écoute?
De manière générale, lorsqu’une personne nous fait part de ses émotions, sentiments et impressions en lien avec ce qu’elle vit, nous avons souvent le réflexe de vouloir l’aider en utilisant l’un de ces moyens :
— Donner des conseils : « Je pense que tu devrais… »;
— Surenchérir : « Ce n’est pas si grave, laisse-moi te raconter ce qui m’est arrivé. »;
— Éduquer : « D’après toi, quelle est la leçon à tirer? »;
— Consoler : « Ce n’était pas de ta faute, tu as fait de ton mieux. »;
— Raconter une histoire : « Cela me rappelle la fois où… »;
— Arrêter : « T’inquiète, le temps arrange les choses. »;
— Interroger : « Quand cela a-t-il commencé? »;
— S’excuser : « Désolé, j’aurais voulu être là. »;
— Corriger : « Ce n’est pas comme cela que ça s’est passé. ».
Toutefois, croyez-vous que ces méthodes soient réellement efficaces? Réagissez-vous en vous demandant ce dont la personne a le plus besoin? En fait, en présence d’une personne qui se montre vulnérable et nous expose ses états d’âme, la première étape consiste tout simplement à être présent et à l’écoute. En effet, la priorité, ce n’est pas vous, mais bien la personne devant vous!
À ce sujet, voici une courte vidéo qui m’a fait beaucoup rire et qui résume à merveille le propos :
Et vous, quel est votre premier réflexe lorsqu’une personne se confie à vous?
Sources :
Brendan Frazier. Wisdom Round-Up: The Value of Human Advice, Better Gathering, and Feeling vs Fixing, Wired Planning, 25 mars 2022.
Exergue Formation. Communication Nonviolente. Marshall Rosenberg, 2022.
Crédit image : Depositphotos

Tope là!
Dans son livre Changer d’état d’esprit, Carole Dweck, professeure à l’Université Stanford, parle de la nécessité de cultiver un état d’esprit axé sur la croissance, qui permet de tirer des leçons de nos expériences et de relever des défis malgré le risque d’erreurs et d’échecs. Eh oui, l’intelligence et les habiletés, ce sont de choses qui se développent!
Or, nombreux sont ceux qui croient à tort que l’intelligence et les habiletés sont innées, à savoir des traits fixes sur lesquels nous n’avons aucune emprise. Bref, tu l’as ou tu ne l’as pas! D’après Mme Dweck, cet état d’esprit fixe nous amène à percevoir les erreurs et les échecs comme une mauvaise chose, une insulte à notre intelligence.
Voilà pourquoi elle nous recommande de revoir la manière dont nous complimentons les enfants. Nous avons tendance à les valoriser en mettant l’accent sur des attributs liés à un état d’esprit fixe, par exemple, « Bravo pour ton excellent relevé de notes, tu es très intelligent! ». Or, elle suggère plutôt de louanger la discipline, la ténacité ou la résilience afin de développer un état d’esprit axé sur la croissance, par exemple, « Bravo pour ton excellent relevé de notes, tes efforts ont porté fruit ».
En agissant ainsi, nous favorisons le maintien de la motivation chez nos enfants au fil du temps, et ce, malgré les obstacles rencontrés, qui deviennent alors des occasions d’apprentissage et non des insultes à l’ego. Ils seront ainsi mieux outillés pour affronter l’adversité, une condition sine qua non pour l’atteinte de leurs objectifs.
Mais ce n’est pas tout, saviez-vous qu’il existe une autre approche à la fois amusante, originale et efficace pour favoriser la motivation?
Dans le cadre d’une expérience effectuée auprès d’enfants d’âge primaire, des chercheurs leur ont présenté un défi difficile à relever. L’objectif était justement d’évaluer leur persévérance. Avant de commencer, les jeunes sujets ont été séparés en trois groupes : le premier groupe a reçu un compliment du genre « Tu es talentueux », le deuxième, un compliment du type « Tu es travaillant », et le troisième groupe a reçu un « tope là » (high five)!
Le « tope là » est un geste d’encouragement, de félicitation ou de victoire qui consiste à présenter sa main levée et ouverte afin qu’une autre personne vienne en frapper la paume, lui aussi de sa main ouverte. Bien que ce geste semble à première vue banal, le troisième groupe a été de loin le plus acharné à accomplir la tâche exigeante sur le plan cognitif!
Cela s’explique par le fait qu’un éloge verbal est une approche passive, tandis qu’un « tope là » est une action basée sur un transfert d’énergie positive entre deux personnes, ce qui suscite un plus grand enthousiasme chez le jeune. En effet, le message véhiculé est le suivant : « Dépasse-toi, je crois en toi! ».
Alors, la prochaine fois que votre enfant fera face à un enjeu de taille, je vous invite à lui adresser un compliment qui renforce le développement d’un état d’esprit de croissance tout en lui faisant un « tope là ». Je suis convaincu que vous serez surpris des résultats!
Sources :
Carole Dweck. Changer d’état d’esprit : Une nouvelle psychologie de la réussite. Pierre Mardaga Éditeur, 2010.
Mel Robbins. The High 5 Habit: Take Control of Your Life with One Simple Habit. Hay House, 2021.
Michael W. Kraus, Cassey Huang et Dacher Keltner. Tactile Communication, Cooperation, and Performance: An Ethological Study of the NBA. Emotion Journal, Vol 10, No. 5, 2010.
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