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Donner aux femmes la place qui leur revient

Donner aux femmes la place qui leur revient

D’après la firme Morningtsar, à la fin de 2019, seulement 14 % des fonds communs de placement étaient gérés par des femmes, soit le même pourcentage qu’en 2000. Toutefois, plusieurs études montrent que les femmes obtiennent un meilleur rendement que leur contrepartie masculine. En analysant la performance de 35 000 portefeuilles entre février 1991 et janvier 1997, les chercheurs Barber et Odean ont constaté que le rendement annuel généré par les femmes surpassait celui des hommes. Dans une analyse plus récente effectuée par The Warwick Business School, on a constaté le même résultat. En effet, entre avril 2012 et juillet 2016, les femmes investisseuses sondées ont affiché un rendement annualisé moyen de 1,2 % supérieur à celui obtenu par leurs homologues masculins.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette différence. Par exemple, d’après Barber et Odean, les hommes font 45 % plus de transactions que les femmes. En étant plus confiants, ils multiplient les transactions et augmentent ainsi leurs frais de commission, diminuant du même coup leur rendement annuel de 2,65 % comparativement à 1,72 % pour les femmes. De plus, la Dre Nelli Oster avance que les femmes utilisent un processus décisionnel plus rigoureux, ont tendance à consulter davantage leurs collègues et sont plus patientes.

Sachant tout cela, comment s’explique-t-on la présence timide des femmes en gestion de portefeuille?

L’une des principales raisons évoquées est celle des préjugés inconscients.

Dans le cadre d’une expérience menée par des chercheurs des universités de New York et Columbia, on a d’abord présenté ce cas à un groupe d’étudiants en administration des affaires.

Howard Roizen, ancien cadre chez Apple, est un investisseur prospère en capital de risque. Reconnu pour son charisme, ami des riches et des puissants, il n’a jamais hésité à mettre à profit son vaste réseau de contacts pour propulser sa carrière.

Lorsque l’on a demandé aux étudiants de fournir leur première impression sur Howard, ils l’ont trouvé compétent et efficace, le genre de personne qu’ils voudraient bien embaucher ou avoir comme collègue de travail.

Par la suite, à un deuxième groupe d’étudiants, les chercheurs ont exposé le même énoncé, la seule différence étant que le prénom de Howard a été remplacé par celui de Heidi. En principe, nous devrions recueillir sensiblement le même type de commentaires que ceux émis envers Howard. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. Bien qu’ils l’aient perçue comme étant tout aussi compétente, ils l’ont trouvée égoïste, antipathique et n’avaient aucunement le goût de travailler avec elle!

Je sais, c’est un triste constat…

En cette Journée internationale des droits des femmes, j’encourage donc les femmes à se diriger davantage vers des carrières en finance et, pour les intéressées, à oser postuler à des postes de gestionnaires de portefeuille, car elles possèdent tous les atouts nécessaires pour réussir. Il ne reste maintenant qu’à espérer que notre société donne aux femmes la place qui leur revient…

Sources :

Brad M. Barber, Terrance Odean. Boys Will be Boys: Gender, Overconfidence, and Common Stock Investment, The Quarterly Journal of Economics, February 2001.

Laura Lallos. Women in Investing: Morningstar’s View, 2 mars 2020.

Michael Cannivet. Why Women Are Better At Investing, Forbes, 29 décembre 2018.

Noémie Mercier. Le problème d’Heidi, L’Actualité, 15 septembre 2017.

Le risque est invisible

Le risque est invisible

Sans contredit, Harry Houdini est l’un des plus grands magiciens de tous les temps. En effet, il a multiplié les prouesses telles que faire disparaître un éléphant, traverser un mur de briques, avaler des sabres, sans oublier ses évasions spectaculaires. Cet ancien boxeur amateur était aussi reconnu pour un numéro réalisé devant public où il demandait la participation volontaire d’un homme fort pour lui donner des coups de poing dans le ventre afin de prouver son invincibilité.

Le 22 octobre 1926, alors qu’il se reposait dans sa loge, l’illusionniste a reçu la visite d’un certain Jocelyn Gordon Whitehead. Curieux, ce dernier lui posa cette question :

« Est-ce vrai qu’un coup de poing dans l’estomac ne vous fera pas réagir? »

Sans avertissement préalable, le visiteur lui a alors asséné de nombreux coups de poing au ventre.

Quelques heures plus tard, le prestidigitateur se plaint de douleurs abdominales et, malheureusement, décédera des suites d’une rupture de l’appendice le jour de l’Halloween…

Cette histoire est quand même incroyable! On parle d’une personne devenue célèbre en s’évadant d’une cellule de prison de Chicago qui a perdu la vie de manière assez surprenante et tragique…

Il va sans dire qu’en se préparant pour un numéro, Houdini prenait les précautions nécessaires pour tenir compte des risques encourus. Or, dans son livre The Edge of Unknown, l’auteur Arthur Conan Doyle rapporte qu’il n’a pas eu l’occasion de se préparer mentalement et physiquement à faire face à cet acte impromptu.

Je m’inspire donc de la mésaventure du fameux magicien pour souligner l’importance de la diversification à la Bourse. Sachant que les marchés boursiers ont fortement rebondi par rapport à leurs creux enregistrés il y a près d’un an, le manque de réalisme et de prudence est palpable chez de nombreux investisseurs autonomes qui ont tendance à ne détenir qu’un nombre limité de titres en portefeuille. À cet égard, d’après une analyse de l’activité boursière de 40 000 comptes d’une firme de courtage à commissions réduites, le nombre moyen de titres en portefeuille est de 4!

À l’image de Houdini, ils ne sont donc pas conscients du risque qui les guette. En effet, il est bon de rappeler que les épisodes de baisse des cours boursiers sont normaux et fréquents, d’où la pertinence de prôner la diversification, c’est-à-dire de répartir ses investissements entre différents titres, secteurs d’activité, catégories d’actifs ou styles de gestion.

En procédant ainsi, nous sommes mieux outillés pour faire face aux éventuelles périodes de fortes fluctuations boursières, car le pouvoir magique du risque est d’être invisible!

Crédit photo – Associated Press

Sources :

Groupe Ouellet Bolduc (2020). L’exubérance irrationnelle : le cygne gris de la Bourse, Le Rapporteur – Troisième trimestre de 2020.

Housel, M. (2020). Risk is What You Don’t See. The Collaborative Fund.

Ouest-France (2019). Quel est le tour de magie d’Houdini qui a été fatal à un illusionniste indien? L’édition du soir.

Statman, M. (2017). Finance for Normal People: How Investors and Markets Behave, Oxford University Press.

Au lieu de compter les moutons…

Au lieu de compter les moutons…

Lorsqu’il est question d’améliorer sa santé physique, on pense généralement à adopter une alimentation saine et équilibrée et à pratiquer une activité physique. Toutefois, une bonne hygiène de sommeil est aussi primordiale, la fatigue chronique étant un facteur de risque de maladies comme l’obésité, le diabète, l’hypertension et la dépression. L’objectif de cette publication est donc de vous fournir quelques informations fort pertinentes pour favoriser une bonne nuit de sommeil.

Pour éviter que vous cogniez des clous en lisant cet article, je vous présente quelques conseils à l’aide de données chiffrées tirées de l’excellent livre Why We Sleep de Matthew Walker :

– Éteignez les écrans une heure avant de dormir;

– Ne buvez pas de café trop tard en après-midi; en effet, il faut jusqu’à huit heures au corps pour éliminer la caféine ingérée;

– Baissez le chauffage pour la nuit; la température optimale dans une chambre à coucher est de 18 degrés;

– Évitez de pratiquer une activité physique intense au moins trois heures avant l’heure du coucher;

– Si nécessaire, faites une sieste entre 12 h et 15 h. De plus, la durée de la sieste ne devrait pas dépasser 25 minutes;

– Et si vous ne parvenez toujours pas à vous endormir au bout de 20 minutes, levez-vous, dirigez-vous vers une autre pièce et faites une activité relaxante.

J’espère que ces conseils vous seront utiles, car d’après une étude réalisée par un groupe de chercheurs de l’Université d’Oxford, compter les moutons pour s’endormir n’est pas très efficace!

Un an plus tard

Un an plus tard

Cela fait exactement un an aujourd’hui, le 19 février 2021, que les principaux indices de référence nord-américains ont entamé la vertigineuse chute de leurs cours boursiers, laquelle a marqué le début de la crise sanitaire d’un point de vue boursier. Pour vous donner une idée, le Dow Jones Industrial Average a perdu plus de 30 % en l’espace de 22 jours seulement, un record de rapidité pour une baisse d’une telle amplitude. Depuis, les principales places boursières ont entamé une nouvelle tendance haussière, qui est d’ailleurs toujours en vigueur.

Afin d’accompagner aussi bien l’investisseur que le négociateur actif dans ce climat boursier plutôt incertain, j’ai fait ressortir les principales leçons à tirer dans le cadre d’un dossier spécial réservé exclusivement aux clients de Desjardins Courtage en ligne. Après L’essentiel des 19 premières semaines et Deuxième vague… de contenu, je vous présente Un an plus tard, dernière partie de cette trilogie.

Ce texte, qui doit être publié en mars, traitera du biais haussier du marché boursier ainsi que de l’affaire GameStop, une action qui a gagné 2700 % au cours du mois de janvier!

Restez à l’affût pour recevoir cette dernière dose de contenu…