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Car le diable est dans les détails…
C’est en hommage à Eddie Van Halen, guitariste et fondateur du groupe rock américain Van Halen, que je vous présente ce billet.
Lorsqu’un artiste de renom se produit en spectacle, il soumet très souvent une liste de demandes au promoteur du concert. Dans certains cas, les requêtes semblent farfelues, voire exagérées. Par exemple, la rumeur veut que Beyoncé exige du papier de toilette de couleur rouge, alors que Katy Perry demande à ce que le chauffeur ne lui adresse la parole en aucun cas ni n’établisse de contact visuel avec elle.
En 1982, lors de sa tournée mondiale, le groupe de musique américain Van Halen avait ajouté une clause dans son contrat stipulant qu’il devait toujours se trouver, dans leur loge, un bol de M&M’s, mais sans ceux de couleur marron.
À première vue, cette exigence pourrait bien démontrer le côté excentrique des rock stars. Toutefois, l’objectif des vedettes était tout autre. En agissant ainsi, Van Halen voulait en fait s’assurer que l’équipe de production soit rigoureuse et respecte toutes les conditions du contrat. À l’époque, la formation se produisait dans de vieux amphithéâtres et comme elle proposait un spectacle novateur et haut en couleur, la sécurité des membres du groupe ainsi que des spectateurs était pour eux une priorité. Selon David Lee Roth, le chanteur principal du groupe, un manquement à la clause M&M’s laissait présager une forte probabilité d’erreurs sur le plan de la logistique.
Un négociateur actif (trader) doit lui aussi être rigoureux dans sa préparation
Tous les jours, le négociateur actif se donne en spectacle dès l’ouverture des marchés boursiers. Il gagne donc à s’inspirer de l’histoire des M&M’s en faisant preuve de rigueur et de minutie avant d’exécuter ses transactions. À cette fin, je recommande d’établir une liste de contrôle et de la suivre quotidiennement. Ainsi, le négociateur acquiert la discipline nécessaire pour adopter une approche plus méthodique en plus de limiter les risques encourus par son portefeuille face à certains événements attendus par les participants de marché.
Par exemple, il doit connaître les dates de publication des résultats financiers trimestriels pour l’ensemble de ses titres en portefeuille. En effet, lorsqu’une compagnie les rend publics, advenant une déception de la part des investisseurs, il est probable que son cours boursier baisse fortement. Selon le journaliste Jason Zweig, une entreprise cotée en bourse qui affiche des résultats en deçà des attentes des analystes financiers de Wall Street voit son action reculer en moyenne de 3,4 % lors de la première journée.
Pour un négociateur actif ayant le souci du détail, il est donc préférable de liquider toute action détenue en portefeuille avant la présentation officielle des résultats financiers trimestriels. Il parvient ainsi, à l’image de Van Halen, à gérer adéquatement les risques!
Source :
Jason Zweig, Your Money and Your Brain: How the New Science of Neuroeconomics Can Help Make You Rich, Simon & Schuster, 2008.

Tout est une question d’attentes
Aujourd’hui, je célèbre mon 46e anniversaire de naissance.
N’ayez crainte, l’objectif de cette publication n’est pas de quêter des mentions « j’aime » ou des messages d’amour et d’amitié, mais bien de rappeler l’importance de gérer ses attentes dans la vie.
De nombreuses études démontrent que la courbe du bonheur a la forme d’un U. Au début de la vingtaine, nous surestimons notre degré de satisfaction futur à l’égard de la vie (rencontrer l’âme sœur, avoir une carrière florissante, trouver la maison de ses rêves, etc.), ce qui a pour conséquences qu’en milieu de vie (entre 45 et 49 ans), nous nous rendons compte que nos attentes étaient trop élevées ou qu’après avoir obtenu ce que l’on désirait, nous ne sommes pas nécessairement plus heureux. En effet, l’être humain en veut toujours plus. Toutefois, à partir de la cinquantaine, nous ajustons nos attentes en fonction de notre réalité et, surtout, nous apprécions davantage ce que nous avons, justifiant ainsi la reprise de la tendance haussière de la courbe du bonheur.
Bien entendu, il va sans dire que ce concept ne touche pas tout le monde de la même manière. Selon ce qui précède, mon degré de bonheur devrait être à son plus bas niveau; or, ce n’est pas le cas. Pour garder un degré de bonheur élevé, au plan professionnel, je m’efforce de gérer adéquatement mes attentes en portant une attention particulière aux éléments sur lesquels j’exerce un certain contrôle.
En effet, j’accepte pleinement le fait, entre autres, que je n’ai aucune emprise sur la réaction des participants à une visioconférence, sur l’accueil que recevra mon livre, sur l’intérêt d’un client potentiel à faire affaire avec moi ou sur votre appréciation de ce billet… En procédant ainsi, j’optimise l’équation du bonheur proposée par l’excellent blogueur financier Morgan Housel : le bonheur = la réalité – les attentes.
Pour ma fête, je vous invite donc à vous faire ce cadeau d’une bonne gestion des attentes puisque le bonheur se trouve dans la réalité du quotidien…
Source: Jonathan Rauch. The Happiness Curve: Why Life Gets Better After 50, Picador, 2019.

Baladodiffusion – On se raconte des histoires – Épisode 1
Bonjour,
Voici le lien menant au premier épisode du baladodiffusion On se raconte des histoires :
Baladodiffusion – On se raconte des histoires – Épisode 1
Bonne écoute!
Michel

Le pouvoir de la procrastination
Le 28 août 1963, le pasteur et militant américain Martin Luther King Jr. a prononcé un discours inspiré devant plus de 250 000 personnes lors de la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté. Il exigeait la fin du racisme aux États-Unis et revendiquait l’égalité des droits civiques entre les Blancs et les Afro-Américains. Sans contredit, son allocution intitulée « J’ai un rêve » est considérée comme l’un des événements les plus marquants du 20e siècle.
Pour s’y préparer, les jours précédents, Martin Luther King Jr. a sûrement investi de nombreuses heures de travail pour peaufiner son texte et pratiquer sa lecture à voix haute. Selon Adam Grant, l’auteur du livre Originals : How Non-Conformists Move the World, il paraîtrait que non. En effet, lorsqu’il attendait patiemment son tour, il s’affairait à réviser et à modifier la structure de son contenu. De plus, l’idée de la fameuse expression « J’ai un rêve » lui est apparue une dizaine de minutes après le début de son discours ! La procrastination lui aurait donc bien servi, ce qui semble contre-intuitif.
Comme vous le savez, dans notre société actuelle, la procrastination a mauvaise presse – la tendance à remettre constamment à plus tard est malsaine et nuit à la productivité et à la gestion du stress. Or, comme je l’ai mentionné précédemment, la procrastination peut générer des élans d’inspiration et de créativité. Ainsi, Jihae Shin, professeure à l’Université du Wisconsin, a testé cette hypothèse en menant une expérience fort intéressante.
Tout d’abord, elle a informé un groupe d’individus de son intention de recueillir leurs suggestions d’amélioration pour une entreprise. La moitié des participants devaient soumettre immédiatement leurs idées, tandis que les autres l’ont fait seulement après avoir joué au solitaire ou au démineur pendant cinq minutes. Par le simple fait d’avoir retardé quelque peu leur contribution, ces derniers ont proposé des recommandations jugées 28 % plus créatrices. En effet, il est reconnu que notre cerveau continue de travailler sans que nous en soyons conscients, ce que l’on appelle la phase d’incubation. C’est ce qui explique pourquoi la procrastination peut être bénéfique. D’ailleurs, avez-vous remarqué que vos éclairs de génie se produisent souvent lorsque vous prenez votre douche, un café ou après une bonne nuit de sommeil ?
En juin dernier, j’ai fait part d’un contrat de rédaction dont la date d’échéance était la mi-juillet. En fin de compte, je viens de le terminer puisque j’ai procrastiné…Néanmoins, j’ai l’impression que ce temps additionnel m’a permis d’entreprendre ce projet d’écriture avec une perspective différente et une plus grande créativité ! J’ai d’ailleurs très hâte de vous le partager dans les prochaines semaines ! D’ici là, profitez du pouvoir de la procrastination pour réaliser vos projets qui vous tiennent à cœur, car, vous aussi, vous avez des rêves !