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L’erreur est humaine
Pour souligner la nouvelle saison de la NFL qui débutera bientôt, je souhaite rendre hommage à Jim Marshall, ancien joueur défensif étoile des Vikings du Minnesota et auteur d’un des moments sportifs les plus embarrassants.
Le 25 octobre 1964, Jim Marshall récupère un ballon égaré et s’échappe sur 66 verges vers sa propre zone de buts. Une fois rendu, il lance le ballon dans les airs croyant avoir marqué un touché. Sa gaffe a plutôt permis aux 49ers de San Francisco d’inscrire deux points supplémentaires! Heureusement, les Vikings du Minnesota ont tout de même remporté la victoire.
Ce n’est pas la situation qui importe, mais la réaction
Avec un stade rempli au maximum de sa capacité et des millions de téléspectateurs, Jim Marshall aurait pu s’effondrer mentalement après avoir commis cette erreur. Selon le psychologue David Burns, l’étiquetage est une forme extrême de généralisation. À la suite d’une erreur ou d’un événement négatif, la personne se juge en utilisant des étiquettes telles que « Je suis un imbécile », « Je ne vaux rien » ou « Je suis un perdant ». Il va sans dire que de tels jugements minent l’estime de soi, affectent l’humeur et génèrent de l’anxiété.
Toutefois, au lieu de tomber dans ce piège, Jim Marshall a adopté la bonne attitude en admettant son erreur et en relativisant la situation :
« It was tough when it happened. I took my football career very seriously and to make a mistake, of course, it’s something that you don’t want on your resume. But mistakes happen. There a lot of mistakes made in games. That one just happened to be more visible than some of the others. But the name of the game is to win, and we did. »
Malgré cet événement isolé, Jim Marshall a connu une brillante carrière avec quatre participations au Super Bowl et deux invitations au match des étoiles, en plus d’établir des records de longévité qui ont tenu pendant plusieurs années.
« Investir à la Bourse, c’est simple, mais pas facile. »
— Warren Buffett
Pour faire un parallèle avec la Bourse, beaucoup de gens aspirent à gérer eux-mêmes leur argent. À première vue, ce rêve est possible. Tout d’abord, les barrières à l’entrée sont faibles : l’achat d’un ordinateur, une connexion Internet, l’ouverture d’un compte, un système transactionnel et un petit capital suffisent. De plus, la formation requise est très accessible et peu coûteuse.
Cependant, pour ceux qui tentent l’aventure, il est reconnu que la majorité d’entre eux perdent leur investissement initial dans les six premiers mois. Une mauvaise gestion émotionnelle en est souvent la principale cause : refus d’accepter une transaction perdante, besoin d’avoir raison, désir d’avoir l’emprise sur le résultat, etc.
Pour avoir du succès, il est primordial de reconnaître que l’erreur est humaine et de tirer des leçons de chaque situation. Il faut notamment éviter de se donner des étiquettes négatives qui mineront notre confiance en soi et qui, par le fait même, nous pousseront à prendre de mauvaises décisions. Le savoir et le savoir-faire sont des éléments clés de la réussite. Or, on tend à sous-estimer l’importance de la portion savoir-être dans l’équation.
Sources
David Burns, Être bien dans sans peau. Les éditions Héritage inc., 2005.
Alex Perrichet, The Wrong Way Run de Jim Marshall, Touchdown actu.com, 7 décembre 2013.
Chris Tomasson, Vikings: 50 years later, Jim Marshall’s wrong-way run remains an NFL classic, Pioneer Press, 18 octobre 2014.

Le confinement n’est pas terminé pour moi
Le 25 juillet 1830, l’écrivain Victor Hugo rédigeait les trois premières pages de Notre-Dame-de-Paris. Or, il a été contraint de prendre une pause à cause de la révolution de Juillet (la deuxième Révolution française) et de la naissance de sa fille Adèle. Il n’a donc pu reprendre l’écriture de son futur chef-d’œuvre que le 1er septembre, mais a tout de même réussi à terminer l’ouvrage le 15 janvier 1831! C’est assez incroyable pour un roman qui est devenu un classique!
Selon sa femme, Victor Hugo a pris les grands moyens pour limiter les tentations et les distractions dans sa vie quotidienne. Après avoir acheté une bouteille d’encre ainsi qu’un châle pour se couvrir de la tête aux pieds, il a verrouillé sa penderie et en a remis la clé à un ami. Il n’avait donc aucun vêtement pour sortir de chez lui, une excellente stratégie pour s’affairer à la rédaction de son manuscrit.
De mon côté, comme j’ai un important contrat de rédaction à livrer pour la mi-juillet, j’ai décidé de m’inspirer de la tactique utilisée par Victor Hugo en vue de remettre le tout à temps.
N’ayez crainte, je ne demeurerai pas enfermé chez moi vêtu d’un châle pendant un mois… Je vais plutôt prendre une pause de publication d’articles de blogue.
Je serai donc de retour à la fin juillet et j’espère vous retrouver en pleine forme!

On ne change pas une formule gagnante
À première vue, roche-papier-ciseaux ne semble être qu’un jeu de hasard. Détrompez-vous, car, comme à la bourse, l’aspect psychologique est très important.
Lors d’un affrontement, chaque personne doit présenter avec la main, de façon simultanée, son choix entre trois options : la roche, le papier ou les ciseaux. Pour déterminer le gagnant, les règles sont simples : la roche bat les ciseaux (en les cassant), le papier bat la roche (en l’enveloppant) et les ciseaux battent le papier (en le coupant). D’un point de vue mathématique, aucune option ne domine les autres et, par le fait même, chaque joueur a une chance sur trois de remporter une manche.
Or, la probabilité réelle de gagner diffère de la probabilité théorique. Voici quelques exemples :
- Les hommes privilégient la roche, qui est le geste d’attaque le plus naturel;
- Les personnes n’aiment pas être prévisibles. Ainsi, si votre adversaire sort la pierre trois fois de suite, il risque fortement de choisir par la suite le papier ou les ciseaux;
- Le papier est l’option la moins utilisée. Selon la World Rock Paper Scissors Society (oui, oui, ça existe!), il est joué 29,6 % du temps comparativement à 35 % pour les ciseaux et à 35,4 % pour la roche.
De même, dans le cadre d’une étude, la chercheuse Barbara Drescher et son équipe ont observé une réponse conditionnelle des participants, c’est-à-dire que la sélection d’une option (la roche, le papier ou les ciseaux) était influencée par le résultat de la tentative précédente. Le joueur qui remporte une manche a tendance à répéter le même choix et le joueur perdant, à le changer.
Cette stratégie « win-stay, lose-shift » est répandue dans la communauté financière. Il est reconnu qu’une méthodologie d’investissement qui ne fonctionne pas à court terme est sujette à se faire remplacer, et ce, même s’il a été démontré par le passé qu’elle était profitable. Or, le fait d’enregistrer des pertes sur des transactions consécutives ne change en rien les perspectives de succès à long terme. Le négociateur actif ou l’investisseur, frustré et désireux d’avoir de bons résultats rapidement, change à tort son attitude et sa façon de travailler. Mais son impatience ne jouera pas en sa faveur, car, comme le dit si bien l’adage, on ne change pas une formule gagnante!
Source :
Barbara Drescher (2015). What the Empirical Evidence REALLY Says About Rock, Paper, Scissors.

La méthode sandwich
Crédit image: https://www.lartdeconvaincre.com/
Connaissez-vous ce principe ?
Il s’agit simplement d’émettre une critique négative ou constructive en l’enrobant de commentaires positifs.
Vous entamez la discussion avec un compliment, suivi d’une critique négative ou d’une suggestion d’amélioration et vous terminez en beauté avec un commentaire positif.
C’est une technique qui a fait ses preuves et qui est grandement utilisée dans plusieurs domaines.
Personnellement, lorsque je reçois une rétroaction qui commence par un éloge à mon égard, j’attends de pied ferme le pot, ce qui m’amène à oublier le compliment…
Eh oui, je fais partie des gens qui préfèrent entendre, d’entrée de jeu, la rétroaction corrective ou les points à améliorer.
Selon le psychologue Roy F. Baumeister et le journaliste John Tierney, auteurs du livre The Power of Bad, je ne suis pas le seul à penser ainsi.
C’est la raison pour laquelle ils proposent plutôt de donner le choix à la personne qui reçoit la rétroaction de l’ordre des sujets traités, car, selon eux, 75 % des gens préfèrent entamer la discussion avec les aspects négatifs ou à travailler!
Si vous devez fournir de la rétroaction à quelqu’un, vous pourriez alors suivre ces étapes :
- Commencez par un échange informel pour établir un climat de confiance.
- Mentionnez que vous avez des points positifs et des points d’amélioration à partager.
- Demandez à la personne par quoi elle veut commencer.
Peu importe votre opinion à cet égard, mon objectif était simplement de vous partager une façon de faire que j’affectionne particulièrement, surtout en cette période précaire où les gens ont la sensibilité à fleur de peau!