Le 28 août 1963, le pasteur et militant américain Martin Luther King Jr. a prononcé un discours inspiré devant plus de 250 000 personnes lors de la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté. Il exigeait la fin du racisme aux États-Unis et revendiquait l’égalité des droits civiques entre les Blancs et les Afro-Américains. Sans contredit, son allocution intitulée « J’ai un rêve » est considérée comme l’un des événements les plus marquants du 20e siècle.

Pour s’y préparer, les jours précédents, Martin Luther King Jr. a sûrement investi de nombreuses heures de travail pour peaufiner son texte et pratiquer sa lecture à voix haute. Selon Adam Grant, l’auteur du livre Originals : How Non-Conformists Move the World, il paraîtrait que non. En effet, lorsqu’il attendait patiemment son tour, il s’affairait à réviser et à modifier la structure de son contenu. De plus, l’idée de la fameuse expression « J’ai un rêve » lui est apparue une dizaine de minutes après le début de son discours ! La procrastination lui aurait donc bien servi, ce qui semble contre-intuitif.

Comme vous le savez, dans notre société actuelle, la procrastination a mauvaise presse – la tendance à remettre constamment à plus tard est malsaine et nuit à la productivité et à la gestion du stress. Or, comme je l’ai mentionné précédemment, la procrastination peut générer des élans d’inspiration et de créativité. Ainsi, Jihae Shin, professeure à l’Université du Wisconsin, a testé cette hypothèse en menant une expérience fort intéressante.

Tout d’abord, elle a informé un groupe d’individus de son intention de recueillir leurs suggestions d’amélioration pour une entreprise. La moitié des participants devaient soumettre immédiatement leurs idées, tandis que les autres l’ont fait seulement après avoir joué au solitaire ou au démineur pendant cinq minutes. Par le simple fait d’avoir retardé quelque peu leur contribution, ces derniers ont proposé des recommandations jugées 28 % plus créatrices. En effet, il est reconnu que notre cerveau continue de travailler sans que nous en soyons conscients, ce que l’on appelle la phase d’incubation. C’est ce qui explique pourquoi la procrastination peut être bénéfique. D’ailleurs, avez-vous remarqué que vos éclairs de génie se produisent souvent lorsque vous prenez votre douche, un café ou après une bonne nuit de sommeil ?

En juin dernier, j’ai fait part d’un contrat de rédaction dont la date d’échéance était la mi-juillet. En fin de compte, je viens de le terminer puisque j’ai procrastiné…Néanmoins, j’ai l’impression que ce temps additionnel m’a permis d’entreprendre ce projet d’écriture avec une perspective différente et une plus grande créativité ! J’ai d’ailleurs très hâte de vous le partager dans les prochaines semaines ! D’ici là, profitez du pouvoir de la procrastination pour réaliser vos projets qui vous tiennent à cœur, car, vous aussi, vous avez des rêves !

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