À ma grande déception, Rafael Nadal a déclaré forfait pour le US Open en raison d’une douleur au pied. En plus d’être un redoutable joueur de tennis, je suis fasciné par les nombreux rituels sur lesquels il s’appuie afin de demeurer concentré et de faire taire son critique intérieur. Pour reprendre ses propres mots, « c’est une façon de mettre de l’ordre dans ma tête ».

Voici quelques exemples de rituels qu’il réalise avant le début d’un affrontement : il prend une douche froide, il fait son entrée sur le terrain avec sa raquette à la main, il refuse de marcher sur les lignes blanches, il saute près du filet pendant le tirage au sort et après avoir déposé son sac, et il s’assure que son badge d’identification soit bien visible sur sa chaise!

Dans le monde du sport professionnel, il est fréquent de voir des athlètes recourir à de telles pratiques. Par exemple, Patrick Roy, l’un des meilleurs gardiens de but de son époque, avait l’habitude de parler aux poteaux de son filet. De plus, Wade Boggs, l’ancien joueur étoile du baseball, mangeait du poulet avant chaque partie et, que dire de Lyoto Machida, l’ancien combattant d’UFC (Ultimate Fighting Championship), qui buvait régulièrement un verre de son urine!

Pour ces athlètes, les rituels semblent revêtir une grande importance. Mais dans les faits, est-ce une stratégie valable? À ce sujet, un groupe de chercheurs a mené une expérience fort intéressante lors de laquelle les participants devaient interpréter la chanson à succès Don’t Stop Believin’ du groupe Journey.

Avant de commencer leur prestation, ils ont été séparés en deux groupes en fonction d’une instruction précise : le premier groupe devait exécuter un court rituel imposé, alors que le deuxième groupe devait s’asseoir en silence pendant une minute. Par la suite, un ordinateur a évalué leur performance en leur attribuant une note sur une échelle de 0 % à 100 %; 0 % étant une « performance lamentable » et 100 % représentant une « performance remarquable ». De plus, l’ensemble des sujets ont répondu à un questionnaire pour évaluer si le fait de recourir à un rituel influait ou non sur leur niveau d’anxiété sur une échelle allant de 1 (faible) à 7 (élevé).

Eh bien, les résultats ont confirmé les bienfaits du rituel. En plus de livrer une meilleure performance vocale (78 % contre 66 %), les participants de la première condition ont affiché un degré d’anxiété moindre (4 contre 6)!

Alors, la prochaine fois que vous ferez face à un enjeu de taille, je vous invite à faire appel à un rituel en vue d’amoindrir votre anxiété et de maximiser votre performance! Je suis aussi curieux de savoir, pratiquez-vous déjà certains rituels, que ce soit dans un contexte professionnel ou personnel?

Sources :

Alison Wood Brooks, Julianna Schroeder, Jane Risen, Francesca Gino, Adam D. Galinsky, Michael I. Norton et Maurice Schweitzer. Don’t Stop Believing: Rituals Improve Performance by Decreasing Anxiety. Organizational Behavior and Human Decision Processes 137, p. 71-85, novembre 2016.

Chris Chase. The definitive guide to Rafael Nadal’s 19 bizarre tennis rituals. USA Today Sports, 5 juin 2014.

Ethan Kross. Chatter: The Voice in Our Head, Why It Matters, and How to Harness It. Crown, 2021.

Laurie Santos. Episode 3: Boldly Go Like Yuri Gagarin. The Happiness Lab, 30 août 2021.

 

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