Souvenez-vous qu’en mai 1995, Marcel Aubut annonçait le départ des Nordiques de Québec pour la ville de Denver, au Colorado, où l’équipe a remporté l’année suivante la Coupe Stanley.

Même après toutes ces années, ce souvenir m’est encore douloureux…

Je m’ennuie du hockey, est-ce que ça paraît?

Pour satisfaire l’amateur de ce sport national en moi, j’ai décidé de vous présenter un biais comportemental très présent dans le merveilleux monde du hockey et de l’investissement boursier, et plus particulièrement dans cet environnement plutôt incertain. « L’effet de récence » est notre tendance à retenir plus facilement les dernières informations auxquelles nous avons été exposées, et ainsi à diminuer le poids des arguments ou des renseignements plus anciens.

Par exemple, dans la Ligue nationale de hockey (LNH), il est fréquent de voir un récipiendaire du trophée Jack Adams, décerné annuellement à l’entraîneur-chef ayant le plus contribué au succès de son équipe, perdre son emploi ou quitter ses fonctions dans les années qui suivent. D’ailleurs, parmi les 10 derniers gagnants, seulement trois d’entre eux dirigent actuellement une équipe de la LNH (Barry Trotz, Dave Tippett et John Tortorella). Cela veut dire que si la performance récente de l’équipe n’est pas satisfaisante, il y a de fortes chances que la haute direction jette l’éponge, et ce, même si l’entraîneur-chef a déjà remporté les prestigieux honneurs.

Récemment, à la Bourse, les investisseurs se sont comportés sensiblement de la même façon. Entre le 19 février et le 23 mars, le Dow Jones Industrial Average a perdu plus de 30 %, du jamais vu pour une baisse d’une telle amplitude en aussi peu de temps. À l’image de certains dirigeants d’équipes de la LNH, les participants de marché ont lancé la serviette en évoquant une éventuelle et sévère récession économique en raison de la pandémie de la COVID-19. Par exemple, le 20 mars, les investisseurs ont liquidé une valeur de quelque 20 milliards de dollars en fonds communs de placement d’actions, un montant qui bat le record de la plus importante sortie de fonds en une seule journée, selon la firme d’investissement Bank of America.

Or, bien que les principales places boursières reculent en 2020, elles ont généré d’excellents rendements au cours de la dernière décennie. Entre autres, pour le S&P 500, on parle d’un rendement de plus de 200 % entre son creux enregistré lors de la crise financière de 2008 et celui réalisé le 23 mars dernier. En outre, la performance moyenne historique du S&P 500 est excellente. Depuis 1932, le principal indice de référence américain a généré un rendement moyen annualisé incluant les dividendes de près de 10 %.

Peu importe la situation, il est donc impératif d’adopter une perspective élargie en analysant la performance sur une période plus longue, en tenant compte du comportement humain et, surtout, en tirant des leçons du passé à l’aide de statistiques historiques. Avant de jeter l’éponge, je vous invite donc à prendre le recul nécessaire pour une prise de décision éclairée dans ce contexte boursier plus émotif et à garder le cap sur votre stratégie d’investissement.

Source :

Ben Winck. Investors are pulling an unprecedented amount of money from the market as coronavirus rages. Markets insider, 20 mars 2020.

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