Chaque année, pour le repas traditionnel du Thanksgiving (L’Action de grâce), on estime
qu’environ 46 millions de dindes sont consommées aux États-Unis. Pour faire un petit clin d’œil
à cette tradition américaine, je vous présente le paradoxe de la dinde, un concept proposé par
le philosophe et mathématicien Nassim Nicholas Taleb.

Comme nous le savons, la dinde est nourrie quotidiennement dans l’unique but d’être mangée
un jour. Toutefois, la pauvre dinde ignore cette réalité, car chaque jour qui passe son idée que
l’être humain est gentil et attentionné est renforcée. Son sentiment de sécurité croît donc avec
le temps pour atteindre son apogée la veille de Thanksgiving lorsque l’inévitable se produit…

C’est ce qu’on appelle le problème de la connaissance inductive. Pour prédire le futur, nous
façonnons notre manière de penser à partir de nos observations quotidiennes, sans
nécessairement les remettre en question, ce qui nous rend vulnérables. À l’image de la dinde,
notre niveau de confiance augmente jusqu’à la manifestation d’un événement imprévisible
ayant des conséquences d’une portée considérable. Bien sûr, ce principe peut s’appliquer au
domaine boursier. En voici un exemple :

Étant donné que la performance est au rendez-vous, un investisseur confiant néglige
l’importance de la diversification en ne détenant que trois titres en portefeuille. Un jour, le cours
de l’action de l’une de ses positions chute de 50 % à la suite d’allégations de pratiques
douteuses.

Je vous invite donc à prendre le recul nécessaire pour adopter une pensée plus critique. Pour y
arriver, faites examiner votre processus d’investissement par un ami compétent ou un
spécialiste en la matière. Ainsi, vous serez en mesure d’apporter les changements nécessaires
et, surtout, d’apprendre à vous questionner pour parfaire vos connaissances et pour améliorer
votre gestion du risque. Pour ne pas devenir le dindon de la farce, ne tenez rien pour acquis et
demeurez vigilants!

 

Sources:
Duqette, Marie-Josée (2019). Pourquoi j’aime tant la Thanksgiving américaine. HuffPost.
Nassim Nicholas Taleb (2011). Le Cygne noir : La puissance de l’imprévisible. Les Belles Lettres.

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